Une décision de la GIZ de ne plus prendre en charge certaines missions du Burundi dans l’EAC a fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis quelques jours. Une mauvaise communication plus qu’autre chose.
Depuis juin 2015, l’Allemagne a suspendu une partie de son programme de développement, qui concerne directement les contacts avec le gouvernement du Burundi. Dans une correspondance adressée par l’ambassade d’Allemagne au Burundi, cette décision a été dictée par le non-respect des engagements déjà pris par le gouvernement burundais, notamment en matière des droits de l’Homme. Cette suspension concerne les programmes et projets des agences allemandes gouvernementales GIZ (l’agence de coopération internationale allemande pour le développement), KfW (Établissement de crédit pour la reconstruction) et BGR (L’institut fédéral de la géoscience et des ressources naturelles).
Mais l’Allemagne reste présente dans les programmes de fond qui bénéficient à la population, comme la sécurisation de l’eau et la santé. En juillet 2015, l’ambassade de l’Allemagne à Dar-es-Salaam a écrit une lettre au secrétariat général de la CEA pour l’informer des retombées de cette décision pour le Burundi dans cette communauté. Désormais, indiquait cette correspondance, la GIZ ne donnera plus les fonds octroyés par le gouvernement allemand pour soutenir la participation des officiels burundais dans les réunions de la CEA : les frais de voyage, le logement, les per diem…
Cependant, l’Allemagne tient à souligner qu’elle est d’avis que le Burundi doit rester dans cette communauté, car son intégration régionale peut aider à résoudre les problèmes de sécurité et de développement.
Genèse des tensions entre Bujumbura et CEA
Cette polémique commence avec un article du journal The East African du 22 août 2015. D’après cet hebdomadaire kenyan, la GIZ a demandé aux autres Etats membres de la CEA d’exclure le Burundi de tous les programmes que les fonds de l’agence sur l’intégration régionale finance. La pire conséquence de cette décision, selon The East African, serait le ralentissement du processus d’intégration.
Selon des sources au ministère à la présidence chargée des affaires de la CEA, la GIZ finance effectivement la logistique des officiels burundais, mais pour des réunions du secteur social, comme la santé. Elles soulignent que le gouvernement burundais a été tardivement mis au courant de cette décision par le secrétariat général de l’EAC, à la veille d’une réunion. « Une simple erreur administrative qui a créé une confusion », indique une source dans ce ministère. Les mêmes sources ajoutent que cette décision n’a aucune incidence sur l’avenir du Burundi dans la CEA. « Nous avons pris acte de toutes les réunions qui devaient être prises en charge par la GIZ pour les payer nous-mêmes », indiquent-elles. Et de signaler que les réunions les plus importantes de la CEA, tels les conseils des ministres ou les conseils sectoriels, sont prises en charge par les gouvernements des pays membres.
Mauvaise communication ou vrai problème ?
Léontine Nzeyimana, la ministre burundaise en charge des affaires de la CEA, a aussitôt accusé le secrétaire général de la CEA, Richard Sezibera, de tout faire pour mettre le Burundi à la porte de la communauté. « Si on était informé, on aurait dû supporter nous-même ces frais », a souligné la ministre. Le secrétaire général de l’EAC a répliqué qu’il n’est pas chargé d’informer le Burundi des sanctions lui infligées par ses bailleurs de fonds. Mais, par la suite, il a précisé que l’Ambassade d’Allemagne à Dar-es-Salaam lui a affirmé, en lui faisant part de cette décision, que Bujumbura a été mis au courant. Mais, pour l’Allemagne, comme le Burundi est représenté dans la CEA, il aurait dû été informé de cette position aussitôt après réception de la lettre de l’ambassade d’Allemagne à Dar-es-Salaam par le secrétariat général de l’EAC.
Léontine Nzeyimana a également dénoncé le transfert vers d’autres pays des réunions de la CEA qui devaient se tenir au Burundi, une décision appuyée par M. Sezibera, selon la ministre. Ce dernier a avancé des raisons de sécurité pour motiver ce transfert. Dans tous les cas, le conseil des ministres de la CEA a maintenu son calendrier des réunions et son agenda avant ce transfert.
Plus de bruit que de mal…
La passe d’arme entre ces deux personnalités est allée si loin que la ministre Léontine Nzeyimana, sur les ondes de la Radio Isango Star, du Rwanda, a soutenu que « la GIZ ne peut en aucun cas vouloir détruire la Communauté pour des raisons d’aide qu’elle accorde. C’est un jeu politique que mène le Secrétaire Général de l’EAC pour nous faire sortir de l’EAC. »
Richard Sezibera a répliqué que le secrétariat qu’il dirige se bat plutôt pour que le Burundi reste dans l’EAC.
En définitive, il semble qu’il y ait eu plus de bruit que de mal. Hormis ce gel de la prise en charge de la participation des officiels burundais à certaines réunions de l’EAC, l’Allemagne encourage l’intégration du Burundi dans cette communauté, position soutenue par le secrétariat général de la CEA. Du côté burundais, le malentendu est en train d’être levé, à en croire la ministre Léontine Nzeyimana. « Nous avons parlé avec le secrétaire général de l’EAC, et convenu de nous asseoir ensemble pour régler ce problème, sans continuer à faire de déclarations à la presse. »
je pense que les européens se trompent bcp. Est ce que réellement le Rwanda répond aux exigences en matières de droits de l’homme? Et si le Rwanda vive la même situation que le Burundi comment aurait agir le roi du Rwanda face à une insurrection pareille et un comportement que ce pays a manifesté face à son voisin durant cette période??? Tuze turareka guta amakosa kubandi, Ndababwira ko ivyo u Rwanda rwakoze muri ibi bihe bigoye u Burundi bwarimwo, Ubrundi bukoze ibisa, ntagisivya ko urwo Rwanda muvuga rwokwaka umuriro, yogora kuzimwa. tuze turaraba kure kuko mbona arivyo bikenewe!!!
@Kanganji: « Et si le Rwanda vive?/vivait la meme situation que le Burundi comment aurait agir?/agi le roi du Rwanda a une insurrection pareille… »
1. Par vos cours d’histoire de la sous-region ou du monde, vous savez bien la maniere brutale (voire meme genocide) que les regimes monarchiques utilisaient pour mater les insurrections, et heureusement que vous vous etes trompe d’epoque et de dirigeants rwandais puisque le « roi du Rwanda » Kigeli V Ndahindurwa vit aujourd’hui a/pres de Washington aux Etats-Unis, donc a des milliers de km de la REPUBLIQUE DU RWANDA (dirige par le President Paul Kagame).
(Voir Ariel Sabar: « A king with no country », http://www.washingtonian.com,…2014?).
2. Max Roser montre deux cartes politiques de l’Afrique intitulees « Political regimes in Africa in 1985 and 2012 » et il tire l’encourageante conclusion: « …plusieurs pays en Afrique sont entrain de devenir democratiques »/ »…many countries in Africa are now becoming democratic ».
Ca fait quand meme plaisir de voir que sur la carte politique de 2012 le Burundi et le Kenya sont democratiques, alors que l’Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie sont des anocraties fermees/closed anocracy, et la RD Congo est une anocratie ouverte/open anocracy.
(Voir « Visualizing Africa’s progress in health, food provision, political freedom, poverty and education », http://www.africaindata.org).
3. Vous dites vous meme: « Tuze turaraba kure mbona arivyo bikenewe »/voir les choses en perspective.
Au fond vous n’avez pas de perspective de democratie, de bonne gouvernance, harmonie sociale, du modele de democratie des pays scandinaves par exemple, de developpement durable et inclusive.
Au fond vous voulez dire que le citoyen burundais lambda devrait se contenter de n’importe quel regime politique aussi longtemps que ce regime n’est pas le plus dictatorial, le plus despotique, le plus sanguinaire du monde.
Si reellement vous vouliez bien exploiter l’idee de perspective, vous devriez pas prendre l’insurrection (au Burundi a nos jours) comme une chose normale/banale qui pourrait arriver au royaume du Rwanda (comme vous dites), vous devriez vous demander apres l’insurrection de Kamenge de 1994?, les 13-16 ans de guerre civile, les Accords de Paix d’Arusha, LES 10 ANS DES DEUX MANDATS DE NKURUNZIZA, POURQUOI IL N’Y A PAS EU ASSEZ DE REFORMES POLITIQUES, ASSEZ DE PROGRES SOCIO-ECONOMIQUES POUR QUE LE PAYS NE RESTE PAS ENLISSE DANS CETTE SPIRALE D’INSURRECTIONS POPULAIRE.
UN GOUVERNEMENT QUI N’ARRIVE PAS A FAIRE LES REFORMES NECESSAIRES NE PEUT PAS REJETER LA FAUTE AUX CITOYENS QUI N’EN PEUVENT PLUS ET DECIDENT DE SE REVOLTER, TOUT COMME UN CHEF DE FAMILLE QUI N’ARRIVE PAS A BIEN GERER SON FOYER NE PEUT PAS SE PLAINDRE SI SES ENFANTS SE REVOLTENT UN JOUR.
Naho mwase gushirako commentaire yanje jewe nababwije ukuri ko Sezibera (Rwandais) ari umukozi wa Kagame gusumba uko akorera l’EAC. Sinzi rero ikosa ririmwo ngaho gushika naho mwanka kushirako commentaire yanje, nico gituma tubidogera ko muri partial.
Voilà encore quelqu’un qui n’ a rien compris de l’histoire , ce Richard Penda n. Il ne comprend toujours pas que les bailleurs de fonds ont le droit de retirer leurs aides si les conditions d’octroi ne sont pas remplies et le Burundi le savait bien et il l’avait promis . C’est donc au Burundi de respecter la parole donnée. Si le Burundi avait dit au départ qu’ il appliquera aucune régle démocratique , l’allemagne se serait retenu de faire des promesses d’aide. Et puis si vraiment le Burundi se suffit il n a qu’ à compter sur soi même et cesser d’embêter les gens. A ce que je sache l’allemagne n’a jamais demandé d’aide financière au Burundi ou c’est moi qui me trompe! Sachons respecter les engagements ce sera tout à notre honeur.
Concernant la polémique en question c’est la dame Nzeyimana qui en est l’auteur , elle se permet ensuite d’accuser Mr Sebizera . A ce que je sache ce n’est pas lui qui gère les dossiers de coopération entre le Burundi et les bailleurs de fonds entre autre l’Allemagne , la Belgique ou les Pays Bas. C’est au Burundi de régler ses problèmes avec ses partenaires bilatéraux et multilatéraux . Si le Burundi se respecte , il sera respecté si non il se passera la même chose qu’aujourd’hui . Pourrons nous enfin nous considérer comme des adultes.
L’Allemagne, en 20 ans de colonisation, nous a pris plus qu’une aide économique. Et la plupart de nos problèmes ont été semés par eux.
La vision des lâches que de systématiquement rejeter la faute sur des faits datant de 100 ans ….
Esperons que Madame la ministre Leontine Nzeyimana est sincere dans sa declaration « Nous avons pris acte de TOUTES LES REUNIONS qui devaient etre prises en charge par la GIZ POUR LES PAYER NOUS-MEME. »
L’absence de la delegation burundaise a ces reunions serait une honte pour le BEAU PAYS DE MWEZI GISABO.
Je suis souvent quelque peu surpris par l’attitude de certains pays occidentaux qui pensent que pour cooperer avec eux, il faut se soumettre à leur volonté :l’Union Européenne a suspendu sa coopération avec le Togo pendant des années, on a annoncé nulle part que le Togo est mort. Si ces gens là savaient que c’est leur « Coopération « là qui inhibe notre créativité. …ils font tout pour ne pas nous laisser tranquilles. …en suscitant et encourageant le desordre dans nos pays. Heureusement tout a un temps.
@rîchard penda n.
« l’Union Européenne a suspendu sa coopération avec le Togo pendant des années, on a annoncé nulle part que le Togo est mort. »
Le Togo n’est peut-être pas mort, mais espérons qu’il n’est pas moribond! Au fait dans ce genre de relation qui a besoin de qui?
On traite avec qui l’on veut! C’est une question d’intérêt: si on a besoin de l’autre, on fait tout pour nouer une relation! Sin on peut se passer de lui, on laisse passer le temps!