L’administration provinciale interdit la vente à domicile de ce produit et exige une autorisation spéciale pour le vendre en dehors de Gitega.
Mardi, c’est le jour du marché à Gihamagara en commune Itaba. Située à quelques kilomètres de la frontière de Ruyigi, le marché de Gihamagara est le lieu stratégique pour les commerçants et vendeurs des produits agricoles venus de Kinyinya, Muhwazi et Nyaruganda à Ruyigi. A 10h, le marché grouille de monde. Les commerçants règlent leurs balances et rangent les billets en petites coupures. Comme un seul homme, tous les yeux sont braqués vers la route venant de Kinyinya et Muhwazi en province de Ruyigi. Ils scrutent l’horizon, pas de vendeurs qui amènent les sacs de haricot.
« Ils ne viendront pas, plions nos sacs, nous reviendrons la semaine prochaine », murmure Hilaire, un commerçant venu de Gitega. Pour lui, la vente de haricot est aujourd’hui difficile à cause des barrières et des contrôles sur tous les axes des provinces Ruyigi et Gitega. Il dit que l’administration a interdit aux commerçants venus des autres provinces d’acheter et de vendre le haricot.
Pour Venant Manirambona, gouverneur de Gitega, c’est une mesure salutaire : « Les commerçants veulent s’accaparer de toute la récolte de haricot à un prix dérisoire. » Il fait savoir que cela permet d’éviter les pénuries alimentaires.