Mardi 05 novembre 2024

Environnement

Gitega : une source aménagée pas comme les autres

Construite pour pallier l’insuffisance de l’eau de la Regideso, cette source aménagée représente aujourd’hui un danger public pour la santé de la population. L’eau est mélangée avec des eaux usées qui proviennent des fosses septiques construites tout autour de la source. La population crie à la trahison.

Un passant en train de se laver avec l’eau de cette source aménagée : « Pour ce qui est des maladies, seul Dieu nous protège, je mourrai quand l’heure viendra » ©Iwacu
Un passant en train de se laver avec l’eau de cette source aménagée : « Pour ce qui est des maladies, seul Dieu nous protège, je mourrai quand l’heure viendra » ©Iwacu

Située à la périphérie du quartier CNAR (Centre national d’appareillage et de rééducation), cette source aménagée a été construite avec les contributions des habitants de ce quartier. Chaque ménage avait payé 5.000 Fbu. Selon les habitants, les déchets provenant des fosses septiques se mélangent avec cette eau. Ils se plaignent. « Impossible de surveiller les domestiques pour qu’ils n’aillent pas puiser dans cette source. Les plus exposés sont nos enfants qui restent à la maison quand nous allons au travail. Ils pourraient boire cette eau souillée. »

Le chef de quartier Musinzira indique que le problème résulte de l’occupation abusive du quartier. Cette autorité pointe du doigt surtout les services de l’urbanisme qui ont vendu et autorisé la construction des parcelles qui surplombent cette source aménagée. Pour elle, ils ont contribué à la destruction de leur source au lieu de la protéger. « Aujourd’hui, nous sommes devant un fait accompli. Nous ne sommes plus capables de démolir ces maisons qui sont érigées à cet endroit. En plus de cela, nous ne pouvons pas nous passer de ce point d’eau », a expliqué Spés Ntambwiriza. Elle indique en outre que l’idée de se faire construire cette source était motivée par une insuffisance de la quantité de l’eau qui est distribuée dans ce quartier. C’est pourquoi personne n’avait hésité à donner sa contribution.

Et pourtant on la consomme !

Pour les passants ou les autres personnes non avisées, le danger est réel. Cette source n’est ni clôturée ni bouchée pour empêcher tout accès. En plus, elle est tout près de la route, ce qui tente pas mal de personnes d’aller se désaltérer. « Je ne sais pas si c’est propre ou pas mais tout ce que je constate, c’est qu’elle est meilleure par rapport à celle que nous buvons chez nous. Pour ce qui est des maladies, seul Dieu nous protège, je mourrai quand l’heure viendra», s’en moque Jacques  tout en continuant d’étancher sa soif.

Quant aux domestiques, ils avouent qu’ils sont obligés de puiser cette eau pour servir à temps la nourriture à leurs patrons.
La Regideso connaît le problème et conseille à la population de ce quartier de ne pas consommer cette eau.
Le chef de service eau affirme qu’il fera tout pour que ce quartier ne manque pas d’eau potable.

eau

Forum des lecteurs d'Iwacu

3 réactions
  1. KABADUGARITSE

    On est tous vaccinés dès la conception! Hahahaaaaah!

    Mais pourquoi les services d’hygiène ne procéderaient pas à des analyses pour en détecter le danger réel en rendre public les résultats?

  2. Gerard

    Nukuri Vios ntaho abeshea . Abarongozi bategerezwa kumenya ko bajejwe ubuzima bw’abenegihugu. Ubuzima ni katihabwa. Benshi mu nyagighu iyo babonye ko amazi ari umusarara baca bavuga ko ari meza. Abarongozi babibona bakavyirengagiza Imana izobabaza intama zayo mureka zikanywa uburozi murorera.

    Abo barongozi biyo quartier bakwiye umudari w’isoni(medaille de honte)
    Abo banyagihugu nabo biyumviriye bakazirika uwavubi ngo baronke amazi bakabura indongozi zo kuberekereza ibikwiye barakwiye umudari w’umwakaka.

  3. vios

    Iki gihugu carabuze uwocitorera,ubu kigeze aho umwansi ashaka.None nkiryo soko ry’amazi acanze n’amazirantoke ntiboryugara???? Habuze iki ngo chef de quartier afate decision,services za sante ziracabaho?

    Pauvre Burundi !!!!

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Enrôlement des électeurs. Entre fatalisme et pessimisme

Alea jacta, les dés sont jetés. La période d’enrôlement qui avait officiellement commencé le 22 octobre a pris fin ce 31 octobre. Se faire enrôler est un devoir hautement civique et citoyen en vue de reconduire ou renouveler la classe (…)

Online Users

Total 2 563 users online