Vendredi 22 novembre 2024

Politique

Gitega : une opposition bien muselée

22/07/2015 6

Emprisonnés, traqués, intimidés, les militants des partis de l’opposition craignent pour leur sécurité.

Juvénal Niyungeko : «Il y aurait des mandats d’arrêt pour les autres membres du comité provincial.»
Juvénal Niyungeko : «Il y aurait des mandats d’arrêt pour les autres membres du comité provincial.»

La section Gitega du Mouvement pour la solidarité et le développement (MSD) est « décapitée ». Son président provincial, Epitace Nshimirimana, a été arrêté le 12 mai 2015 dans la capitale Bujumbura. Il est pour le moment incarcéré à la prison de Rumonge. A Gitega, trois militants du MSD sont aussi écroués dans la prison. Nadège Iradukunda, chargée de l’idéologie au niveau provincial, Pascal Nkezabahizi, chargé de cette même fonction au niveau communal et Désiré Bizimana, président du parti MSD en commune Gitega, sont incarcérés depuis le 31 mai dernier. Ce dernier est accusé d’avoir participé dans un mouvement insurrectionnel. Il avait été arrêté avec huit autres prévenus mais lui seul est resté en prison tandis que les autres ont été relâchés. Les deux autres sont poursuivis pour participation dans un mouvement insurrectionnel et collecte de fonds pour ce même mouvement. «Et pourtant les autorités provinciales se targuent qu’il n’y a jamais eu des manifestations à Gitega et que la province est calme. Pourquoi alors nos dirigeants sont-ils en prison?», s’interroge un militant du MSD. Pour lui, c’est une volonté manifeste du pouvoir de vouloir couper la tête du parti à Gitega.

Ceux qui ne sont pas emprisonnés se disent traqués par la police et les agents du Service national des renseignements (SNR). Selon eux, certains ont fui et d’autres vivent cachés. «Il y aurait des mandats d’arrêt pour les autres membres du comité provincial», indique Juvénal Niyungeko, le vice-président du parti MSD en province Gitega. D’après lui, les personnes visées sont le vice-président, le secrétaire général, le responsable des jeunes et le chargé de la sécurité. «Même le porte-parole du parti a été arrêté, mais il a été relâché après des jours de prison.»

La même inquiétude se lit sur les visages des militants de la coalition Amizero y’Abarundi. «Je m’attends tous les jours à une attaque. Ma sécurité est menacée mais je reste toujours sur les gardes», confie Ferdinand Misigaro, représentant de cette coalition dans la province. Et d’ajouter que seul le parti Cndd-Fdd a le droit de travailler en toute tranquillité et dans une moindre mesure l’Uprona et le Fnl reconnus par le ministère de l’Intérieur.

Intimidations et menaces de la part des Imbonerakure

«Les Imbonerakure font des rondes nocturnes et dans la foulée, ils menacent les militants des partis de l’opposition», souligne P.G, un habitant de la Zone Mungwa, commune Gitega. Cette même situation est signalée dans la zone de Mubuga de la même commune. «Quand tu rentres un peu tard, les Imbonerakure te cherchent pour te soutirer de l’argent et des bidons de bière de banane», confie un autre citoyen de Mubuga. Dans les communes Bukirasazi, Mutaho et Bugendana, on fait état des menaces et intimidations de la part des mêmes Imbonerakure. «Sur les collines, les Imbonerakure lancent des menaces tous les jours aux opposants. Les gens ont peur», indique Vincent Gahungu, représentant régional du MSD à Mutaho. De l’avis de Ferdinand Misigaro, cette attitude des jeunes du parti présidentiel vise à instiller de la peur chez les opposants. «Je leur dis de ne pas fuir, mais de se défendre car ils n’ont commis aucune faute.»

Jean Claude Manirakiza, président provincial de la Ligue des jeunes Imbonerakure, réfute ces accusations. «Je n’ai jamais entendu aucun cas de ce genre.» D’après lui, les Imbonerakure ont reçu des directives afin de respecter les autres et leurs opinions. «Aujourd’hui, on parle de beaucoup de choses.» Et de conclure que d’habitude, il échange avec les autres chefs des partis politiques une fois que de tels cas surgissent.

Forum des lecteurs d'Iwacu

6 réactions
  1. Burundi

    Mon Dieu pourquoi les gens ne veulent pas etre pacifiques, tuer les gens , les intimides ce n’est pas honorable

  2. @ verite guess
    Ntunyumve nabi,nakoresheje terme ubwoba kubera iyo muvugango bakora ama rondes batera ubwoba abantu,ivyo mwumva bishoboka,ntibaryama rero barara bagendagenda hanyuma imiryango yabo ikabaho gute ko benshi abo mwita imbonerakure mwebwe nyene mubagaya ko bambara izatabaguritse,ico nzi co cnddfdd ntikeneye kuraza abanywanyi bayo ku majoro pour gagner les elections,bafise abakwiye.

  3. Iyo ni ya Diabolisation batangura kuva kera bakibandanya iyo bavuga Imbonerakure barazi neza ko bavuze tous les membres du CNDD FDD batararenza 35 ans . Abo nabo nibeshi cane mu Burundi siniriwe ndavuga poucentage de la population muga birazwi ko aribo beshi. Ubu rero iyo bavuze Imbonerakure baba bashaka kubandanya les rumeurs pour diaboliser et le CNDD FDD et les Institutions en place afin d’insiter les Burundais no avises yo guhunga. Muga mwibuke ko abarundi bariko barataha kuva aho bamenyeye ukuri. Muga ubu twaraciye ubwenge dutegerezwa gusigurira amakungu yahenzwe kuva kera ukuri aho kuri. Nibarindire 2020 ngira hoho bazoba baramenye ko ubutegetsi ari Amatora.

    • mutima

      EH bien c,est cela, le refrain « imbonerakure » qui continue. L,opposition devraitchercher a s,organiser autrement
      pas en diabolisant les autres.

  4. Verite Guess

    @ Liliane,
    Opposisitions ntiziriko zirondera gutera ubwoba CNDD FDD, ziriko zriko zirondera democratie n’ ubutungane mu Burundi. Erega uwugira ubwoba n’uwufise umutima.

  5. Ariko izo oppositions ziriho zotera ubwoba cnddfdd?

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