Plusieurs éleveurs ont déjà perdu leurs bêtes suite à une maladie non encore identifiée. Ils appellent les services d’élevage à intervenir le plus rapidement possible.
Dans les communes Bugendana et Mutaho, les éleveurs ont la peur au ventre. Ils se demandent si leurs bêtes ne vont pas succomber à une maladie qui reste jusqu’ici mystérieuse et que personne n’a pas encore identifiée. Selon les habitants qui ont vu leurs porcs mourir sans rien y faire, l’animal commence à perdre l’appétit, la température corporelle monte en flèche, les oreilles perdent le poil et au bout de deux jours le porc succombe.
« Quand je me lève tôt le matin, la première chose à faire est d’aller inspecter si tous mes porcs sont tous debout. Si je n’entends pas de grognement dans la porcherie mon cœur cesse de battre », a confié un habitant de Bugendana rencontré au chef-lieu de la commune.
Les habitants de Bugendana et Mutaho rencontrés sont toujours inquiets. Il ne se passe pas un jour sans que quelqu’un de l’entourage ne signale qu’une ou deux de ses bêtes ne mangent plus et ne peuvent plus se tenir sur leurs pattes.
« Ce qui nous angoisse plus, c’est d’entendre que même le vétérinaire communal a perdu tous ses porcs. Dans ce cas, nous doutions qu’elle ne serait pas une maladie nouvelle qui résiste à tous les médicaments », souligne une femme qui affirme avoir perdu tous ses 7 porcs en un seul jour. D’après ces hommes et femmes éleveurs, la situation est d’autant plus inquiétante dans la mesure où ni l’administration ni les services d’élevage ne sont en mesure d’identifier cette maladie. Le seul geste qu’ils ont pu faire, c’est d’interdire un moment la vente et l’abattage des porcs mais que cette interdiction n’a duré qu’une semaine sans fournir aucune autre justification. Les grillades de porcs étaient servies à qui veut manger dans les bistrots ce mardi 26 novembre.
Attente des résultats du laboratoire
Contactée, la direction provinciale de l’Agriculture, l’Environnement et de l’Elevage à Gitega dit que pour le moment cette maladie n’est pas généralisée dans toutes les communes ou sur plusieurs collines de la province de Gitega. « Nous avons envoyé des échantillons dans le laboratoire à Bujumbura pour faire des diagnostics et nous attendons les résultats», a lancé le directeur provincial de l’Agriculture, l’Environnement et de l’Elevage tout en promettant de donner plus de détails prochainement.
Actuellement, la population est déboussolée. Elle ne peut pas préciser si c’est une pandémie ou une maladie ordinaire .Mais ce qui est vrai, c’est qu’aucun médicament n’est venu à bout de cette attaque mystérieuse qui a laissé des pleurs et du chagrin dans beaucoup de ménages de Bugendana et Mutaho. En attendant, les bouchers et les commerçants spéculent sur la vente des porcs. Pour les uns, il faut faire vite en se débarrassant des animaux encore sains pour ne pas perdre tout avant que cette maladie ne se généralise. Et pour les autres, il ne faut pas dépenser beaucoup d’argent et surtout ne pas acheter plus car ils ne sont pas sûrs si la situation ne pourra pas être chaotique, si par malheur on déclare les porcs invendables ou interdits à l’abattage.
« J’ai un mauvais souvenir de la maladie qui a attaqué les chèvres ici même à Bugendana. J’avais plus de vingt chèvres destinées à vendre mais quand la zone a été mise en quarantaine j’ai tout perdu, l’argent et les bêtes », a déclaré un commerçant de Bugendana. Et aux éleveurs de déplorer : « Nous sommes obligés de brader notre élevage, nous ne savons pas ce que demain nous réserve ! »