Après la délocalisation de tous les parkings des voitures et bus de transport vers la colline Rukoba à Zege, les chauffeurs et les voyageurs indiquent que le nouveau parking est exigu pour tous les véhicules.
Depuis trois jours, le nouveau parking flambant neuf de Zege est fonctionnel. L’endroit est clôturé, le parterre bétonné. Tous les véhicules de transport venant et partant de Gitega sont obligés de charger et décharger dans le nouveau parking de Zege. Mais selon les usagers, le parking se révèle déjà trop petit pour accueillir tous les bus et voitures de transport. Les chauffeurs indiquent qu’ils ont un sérieux problème quand il s’agit de garer ou de sortir sa voiture. Des files compactes de bus, minibus, voitures, des chauffeurs énervés ou des rabatteurs débordés sont autant de scènes stressantes qui prédominent dans le paysage.
« Tous les véhicules partant de Bujumbura, Rutana, Ruyigi, Makamba, Ngozi etc, sont entremêlés. Il n’y a pas encore des pancartes qui indiquent telle ou telle destination des véhicules. Ce qui nous complique la tâche », souligne Selemani un chauffeur venant de Bujumbura. Pour ces automobilistes, il fallait plusieurs parkings sinon cela génère le désordre pour tout le monde.
« Parfois, les clients surtout les femmes et les vieux montent dans une voiture sans savoir de quelle direction elle se dirige et le chauffeur le constate tardivement », précise Gérard, un rabatteur. Et à Yves le chauffeur d’ajouter : « Hier j’ai été obligé de revenir dans le parking alors que j’étais déjà à trois kilomètres !»
D’après Jean-Claude Nizigiyimama, président de l’Association des rabatteurs de la région Centre-Est (Urunani rw’abakokayi), il est encore trop tôt pour que tout soit bien organisé.
« Nous sommes ici depuis deux jours seulement et le parking est encore nouveau. Notre travail consiste alors à délimiter l’emplacement des véhicules selon leurs destinations.» Même son de cloche chez Yussuf Bucanayandi vice-président de l’Association des transporteurs Privés de Gitega (A.T.P.G). Selon lui, il faut faire vite pour ne pas fatiguer leurs clients. « Mélanger les bus privés, les agences de voyage et les voitures dans un seul enclos est difficile pour les voyageurs et aussi pour nous. Prochainement nous comptons bien nous organiser pour mettre de l’ordre !»
Le malheur des uns fait le bonheur des autres
Selon les voyageurs interviewés dans ce parking, le ticket de transport est devenu cher. Profitant de l’éloignement de ce parking, les motards fixent le prix comme ils l’entendent. Et pourtant, l’administration avait fixé le prix à 500 BIF. Il faut se munir donc à la fois de l’argent pour le bus et les mototaxis pour arriver à destination.
« Ce parking est loin de la ville, quelqu’un qui est venu avec un régime de bananes ou un autre bagage est obligé de prendre une moto de 1 000Fbu ou plus », déplore une maman qui venait de Cankuzo pour rendre visite à son fils qui habite au quartier Bwoga. Cette mère de famille n’est pas la seule à critiquer la décision d’empêcher les bus et les voitures de stationner en dehors du parking.
Non seulement la délocalisation de ce parking génère plus de revenus aux taxis-motos, mais les personnes qui ont des parcelles à Zege tout près de ce parking se frottent les mains. Des kiosques, cabarets, petits restaurants poussent comme des champignons. Selon les gens, les maisons à louer et les parcelles à construire ont pris de la valeur. Pour un terrain de 10 mètres sur 10, il faut débourser plus de 5 millions de BIF et un kiosque peut être loué à plus de 100mille BIF par mois.