«Nous réitérons l’engagement du ministère de garantir la liberté de la presse conformément à la loi en vigueur». Tels sont les propos de Frédéric Nahimana, ministre de la Communication. C’était ce vendredi 3 mai à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse.
«Cette journée est célébrée après des efforts remarquables du gouvernement en matière de promotion de la liberté de la presse », assure-t-il, avant de mentionner certains documents mis en place. Entre autres le Code d’éthique et de déontologie du journalisme ainsi que la loi sur la presse.
Pour le ministre Nahimana, l’effectif de chaînes de radios et de télévisions, des agences de presse et des journaux exerçant sur le territoire burundais, illustrent à suffisance cette liberté de la presse. Il parle de 20 radios locales, de 9 communautaires et associatives, de 7 chaînes de télévision et 2 distributeurs TV. Et d’ajouter 17 agences de presse et 62 journaux (périodiques, en ligne, Web Tv et magazines).
En outre, souligne-t-il, les émissions publiques animées par les porte-paroles des institutions et le président de la République témoignent de ce degré de liberté de la presse.
Toutefois, cette appréciation du membre du gouvernement est totalement aux antipodes de celle de l’ONG internationale Reporter Sans Frontières. «Le paysage médiatique burundais continue à être verrouillé», déplore cette organisation, indiquant que «des journalistes burundais continuent à s’exiler par crainte de représailles».
Aux yeux de RSF, pas d’optimisme. «Rien n’indique que la situation va s’améliorer dans les mois ou années à venir». Car, rapporte cette ONG.
RSF dénonce les sanctions contre les radios internationales VOA et BBC sur le territoire burundais : «Leur suspension est maintenue pour des raisons complètement arbitraires».
RSF a classé le Burundi 159e sur 180 pays évalués en termes de la liberté de la presse au classement mondial de 2018. Entre autres raisons, «la plupart des radios indépendantes demeurent fermées, des dizaines de journalistes se trouvent encore contraints à l’exil».