Chassée par son époux qui s’est approprié de tous ses biens, une femme de 12 enfants est aujourd’hui dans l’errance. Sans toit ni revenu, elle vit aujourd’hui dans le désespoir et la dépression. Les amis et les voisins craignent qu’elle ne se suicide.
Depuis début février, Marie-Rose Harerimana erre sur sa colline où elle avait une maison et des enfants. Chassée dans les terres de son père et de son mari par la décision de la justice du Tribunal de résidence de Gitega, cette femme a porté ses doléances à l’administration jusqu’au ministère de la Justice, mais cela n’a pas empêché qu’elle soit expulsée de sa maison le 5 février 2022. D’après cette mère de 12 enfants, elle a essayé de montrer aux juges que son mari était en train de mentir, sans succès. « Quand j’ai montré tous les papiers que la parcelle où je suis allée me réfugier appartenait à mes parents, ils brandissaient toujours la communauté des biens », fulmine-t-elle. Pour le moment, elle est avec sa fille cadette, elles n’ont plus où habiter. Même ses autres enfants ne peuvent pas les aider, ils ont peur des représailles de leur papa.
« Ils ne peuvent lever le petit doigt pour soutenir notre mère. Quand j’ai osé dire non, mon père m’a chassée de la maison », déplore Adeline la cadette de Marie-Rose. Selon elle, les juges n’ont pas lu le droit sinon ils auraient compris que son père est un escroc et veut s’approprier de tous les biens de la famille y compris même ceux de sa belle-famille.
« C’est une attestation trafiquée pour épouser une autre femme »
Interrogés, les voisins et certains hommes et femmes de droit indiquent que cela dépasse l’entendement. Pour eux, ceux qui ont mis en exécution la sentence ternissent l’image de la justice.
« Si les juges voulaient appliquer la communauté de biens pendant le divorce, Marie-Rose aurait aussi bénéficié sur les terres et les propriétés de son mari au lieu de tout lui prendre », charge un avocat du barreau de Gitega. Même son de cloche chez la population de Rukoba. Elle fait savoir que dans ce procès plusieurs irrégularités se sont observées. Elle cite notamment la prononciation de divorce sans le consentement de la femme. « C’est une attestation trafiquée pour épouser une autre femme car Marie-Rose n’a jamais été associée dans les procédures. L’un des conjoints ne peut pas obtenir le divorce alors que l’autre partie n’est pas informée », soutient François.
Interrogé sur toutes ces allégations, Emile Sindayigaya n’a pas daigné répondre à aucune question. Non seulement il a mis en avant le manque du temps mais aussi il répétait que la justice lui a donné raison et qu’il ne voyait aucune raison de revenir sur le passé.
Chercher le juge qui a statué pour des éclaircissements ! Ivyarivyo vyose birababaje.
Le Journal iwacu qui écrit l article devrait donner les raisons du tribunal, soient elles alambiquées.
Car la Justice, fut elle burundaise, justifie son verdict