Refoulés de la Tanzanie, pays d’asile depuis 1972, Célestin Muhakwanke et son fils Etienne Mugumyankiko sont sans repère fixe. Ils prétendent être originaires de la colline Yoba du quartier Magarama à Gitega. Ce que nient les voisins et l’administration locale.
Le découragement est à son comble ! « Nous n’avons plus droit de vivre sur le sol tanzanien », lance, désespéré, Etienne Munyankiko, fils de Célestin Muhakwanke. Ils avaient fui le pays vers la Tanzanie en 1972 suite à la crise sociopolitique d’alors. Les deux hommes se souviennent : « Un matin du 25 avril 2010, nous avons été forcés de rentrer laissant derrière nous nos femmes et enfants ainsi que tous nos biens. »
Ils indiquent qu’ils ont profité de la distraction des miliciens tanzaniens « Wanamugabo » pour cacher quelques habits et un peu d’argent. Mais, racontent-ils, arrivés à la frontière burundo-tanzanienne, nous sommes tombés dans une embuscade tendue par des bandits : « Ils nous ont dépouillés de tous nos biens et nous ont battus à mort », confient-t-ils. Depuis, ces deux hommes n’ont aucune nouvelle de leurs familles restées à Karagwe.
Le calvaire au pays d’origine
Célestin Mugumyankiko et son fils Etienne Munyankiko sont arrivés à Gitega via la commune Mutaho où ils ont passé un mois. Ils seront par la suite conduits à Gitega, leur commune d’origine où ils sont accueillis par l’administration communale.
Cette dernière les installe au chef lieu de la zone urbaine de Nyamugari et leur donne à manger. D’après les deux rapatriés, ils sont originaires de la colline Yoba.
Toutefois, Antoine Nayigihugu, 66 ans, le plus vieux de la colline, nie avoir vu les malheureux rapatriés vivre dans le coin : « Je suis parmi les originaires de Yoba qui sont encore en vie. Pendant la crise de 1972, j’étais majeure et je me rappelle de ceux qui vivaient ici. »
En outre, se demande Antoine, comment est-ce qu’ils ne peuvent pas se souvenir d’un seul nom de celui qui fut leur voisin ? Même les autorités communales se disent dépassées par ce cas. Monfort Bigirimana, conseiller chargé du développement de la commune Gitega, indique que l’administration creuse les méninges mais qu’il est difficile de trouver une solution immédiate : « Nous n’avons pas de données exactes prouvant que réellement ils sont originaires de Yoba. ».
Le chargé du développement de la commune indique qu’on leur avait proposé de se faire inscrire parmi les rapatriés sans repère mais qu’ils ont refusé. Il promet toutefois de soumettre la question à la Commission nationale Terre et Autres Biens (CNTB) pour un règlement définitif.