Dans une évaluation d’hygiène, les centres à vocation urbaine de la province de Gitega se distinguent dans la propreté alors que les quartiers urbains empestent. Pour l’administration et les partenaires en hygiène et assainissement, il n’est plus question d’accepter les détenteurs de bistrots et restaurants qui ne respectent pas les mesures d’hygiène.
Vivre avec les déchets plastiques dans la ville de Gitega, spécialement les bouteilles, est monnaie courante. Les caniveaux, les rivières, les avenues ou encore les rues sont transformés en poubelles géantes où tout le monde les jette après usage sans être inquiété. Depuis deux années successives, les quartiers de la ville de Gitega brillent par le non-respect des mesures d’hygiène.
Beaucoup de bistrots, restaurants et les places publiques surtout dans les quartiers populaires ne disposent pas des lieux d’aisances adaptés ou convenables, des dispositifs de lavage des mains ni de poubelles. Le personnel n’a pas d’uniforme et même ceux qui en disposent ne les lavent pas correctement. Dans les marchés, la propreté laisse à désirer à cause des sachets, bouteilles en plastique ainsi que les détritus qui jonchent le sol.
Et tout ça influe beaucoup dans les cotations en matière d’hygiène et assainissement. Les centres à vocation urbaine dans la province de Gitega comme Kibimba, Maramvya ou Mutaho sont de loin devant en matière de propreté et assainissement publique. En témoignent les cotations de performance effectuées par l’administration et les services et partenaires en matière d’hygiène et assainissement.
« L’hygiène ne devrait pas être respectée à coups de bâton »
Dans certains quartiers, derrière les restaurants et cabarets, cela ressemble à des poubelles avec des tas d’immondices. Les ordures sont jetées n’importe où. A certains endroits, ces déchets s’accumulent et dégagent une odeur pestilentielle. Ce qui expose la population à certaines maladies.
Pour le chef de cabinet du gouverneur de Gitega, Gérard Nibigira, cela ne peut pas continuer surtout dans une ville qui est la capitale politique. « Je suis un fervent adepte de la démocratie mais en matière d’hygiène, il n’y a pas de négociation.
Par ailleurs, je ne comprends pas comment des restaurants et des bistrots sont autorisés d’ouvrir sans qu’il y’ait une inspection préalable. » D’après lui, il y a urgence d’agir car il y va de la santé publique et du bien-être de la population.
Il appelle toute la population à être responsable de leur milieu naturel et ne plus accepter que quelqu’un ne respecte pas l’hygiène chez soi. « N’attendez pas que la police ou l’administration vienne chez vous pour vous apprendre à faire la propreté. Si un jour elle vient, ça serait avec des quittances et des cadenas pour fermer votre restaurant ou votre bistrot ».
Charles Hicuburundi, responsable d’hygiène et assainissement dans la province sanitaire de Gitega, indique que depuis que la ville de Gitega a été nommée comme capitale politique, l’amélioration du cadre de vie de la population a été définie comme l’une des nouvelles priorités du gouvernement. « En dépit des efforts entrepris depuis quelques années, la ville s’agrandit et s’accompagne de l’exode rural.
Les centres à vocation urbaine font des efforts énormes tandis qu’en ville l’hygiène rime avec le niveau de la vie des habitants. Il n’est pas étonnant que dans un restaurant où on sert encore une assiette à 500 BIF, il y’ait de la saleté. »
Dans la capitale politique, des activistes tentent de lutter contre les incivilités et de sensibiliser à la question environnementale mais ils sont moins écoutés qu’un policier ou un administratif. Ils prônent plutôt des conseils ou des amendes.
« Je croyais que c’était tellement difficile dans les quartiers populaires mais même au centre-ville, c’est l’incivilité qui y règne. Voir le quartier comme Musinzira qui occupe la dernière place est incompréhensible », se désole Zabulon du quartier Yoba qui aimerait que ceux qui ne respectent pas les mesures d’hygiène soient pénalisés exemplairement.
Quant à Dr Edouard Nkurunziza de Memisa Belgique, l’important n’est pas d’utiliser la chicotte mais plutôt une sensibilisation et vulgarisation approfondie collectivement et individuellement. « Il faut que tous se mettent ensemble pour faire un plan spécifique de la ville de Gitega afin qu’elle devienne une ville propre. En tant que partenaire, nous sommes prêts à appuyer l’administration et les responsables sanitaires pour que la ville de Gitega soit digne d’être la capitale politique », souligne-t-il.
Si on traversait la Kanyaru, on apprendrait beaucoupde choses.
unfortunately we are not taking the same direction
Les deux dictatures ne sont pas comparables.
On est vite allé en besogne, Gitega ne devrait être déclaré Capitale Politique sans plan urbanistique sur le long terme. Tout laisse penser que ce sera toujours une sorte de bidonvilles. Et pourtant, les Experts de Singapour et d’Egypte ont été au Burundi, les cadres Burundais sont allés à l’étranger pour apprendre, mais tout est resté sans effet. Et je me demande si dans les recrutements, on tient compte de ceux-là qui portent en eux ces projets de construire des villes dignes de ce nom… Est-ce que dans 20 ans l’on peut dire comment sera la ville? Où sera ceci ou cela? Y a-t-il des secteurs déjà définis pour telle ou telle d’activités / de services? Il ne faudrait pas que Gitega devienne comme Bujumbura, des pourritures de gingembres de Fungus au milieu des résidences à Carama, la puanteur des peaux d’animaux des tanneries à Ngagara Q9-10, etc. et juste à quelques mètres de la tannerie le Ministère de l’Intérieur, etc. Si l’on ne peut apprendre de loin, on ne peut pas échouer de s’inspirer de la modernité chez le voisin à Kigali.
Planifier éviterait de faire d’autres larmes avec destructions dites anarchiques…
@Kanda
1. Vous ecrivez:« On est vite allé en besogne, Gitega ne devrait être déclaré Capitale Politique sans plan urbanistique sur le long terme… »
2. Mon commentaire
a). Quand la Tanzanie a decide de transferer la capitale politique de Dar es salaam a Dodoma, elle a creer Capital Development Authority (CDA).
« In October 1973 the people of Tanzania decided by referendum to shift the National Capital of Tanzania from Dar-es-Salaam to Dodoma, at the geographical centre of the country, in Central Tanzania…
ROLES AND FUNCTIONS OF CDA
i. To implement the decision to transfer the Capital of Tanzania to Dodoma.
ii. To prepare plans for the development of Dodoma as the Capital of Tanzania and submit the same to the president, and further to implement the plans approved by the president… »
https://www.cda.go.tz/roles.php
b). Je m’imagine que tous ces pays qui ont change de capitale (Bresil, Birmanie/Myanmar, Egypte, Malawi, Nigeria, Tanzanie,..) ont annonce quel pourcentage du budget de l’Etat serait investi dans la nouvelle capitale. Je ne crois pas que c’est le cas au Burundi.
@Kanda
1. Moi je n’ai jamais compris pourquoi on a decide de construire un imposant palais presidentiel a Bujumbura au meme moment? quand on pensait transferer la capitale politique a Gitega.
2. Je me demande ou l’Etat burundais va trouver l’argent pour financer tous ces grands projets qui semblent se realiser simultanement: construire la capitale politique a Gitega, nouveau decoupage du pays en 5 provinces, amenagement de la capitale economique a Bujumbura, electrification de tout le pays (aujourd’hui seulement 12% de la population burundaise aurait acces a l’electricite).