Le quartier Yoba est l’un des 9 quartiers de la ville de Gitega. Il risque d’être le seul à ne pas profiter du programme de pavage à cause de son aménagement anarchique. Sa population appelée à contribuer s’indigne car le programme risque de toucher les contours du quartiers seulement…
<doc7281|left>Ces travaux de pavage ont été accueillis avec enthousiasme dans les quartiers de cette ville au centre du Burundi. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres car ce projet illustre la complexité de réalisation : Yoba est l’un des quartiers de la ville de Gitega qui ne sont pas viabilisés.
A la place des rues, ce sont des ruelles qui s’achèvent en une multitude de cul-de-sac. Aucune règle de construction urbaine n’a été respectée. Chacun l’a fait comme il l’entendait. Pour certains habitants, accéder à leur parcelle est plus cher que le coût de la parcelle elle-même. Un chemin d’un mètre de largeur coûte jusqu’à 300.000 mille Fbu. Là aussi, il faut compter sur la bonne foi de son voisin qui acceptera de céder une petite portion de sa terre.
Avec l’annonce du pavage des rues des quartiers de la ville de Gitega, la population commence à se poser des questions : chaque ménage est appelé à payer 20.000 Fbu. D’après la plupart de ses habitants, avant de songer à récolter ces cotisations, il fallait d’abord commencer à indemniser certains acquéreurs des parcelles pour que les rues puissent traverser de part et d’autre le quartier.
Selon les prévisions, deux routes seulement seront pavées. La plus longue mesurera 1.480 mètres de longueur, et elle dessine le pourtour de Yoba. D’où des questions sur le bien fondé des frais pour pavage, alors qu’ils continueront à patauger dans la boue à l’intérieur du quartier : « Nous ne savons pas si nous devons cotiser pour les autres quartiers ou si nous le faisons pour nous-mêmes », se demande Alexis, un habitant du coin.
Tandis que les uns affirment que ce projet a été mal étudié, les autres proposent de retracer les rues à l’intérieur du quartier en bonne et due forme : « Dans l’état actuel des choses, il sera impossible de nous convaincre que le quartier Yoba sera pavé », témoigne A.N.
Des maisons qui risquent de s’écrouler
Selon Prosper Ruberitwari, chef de quartier Yoba, l’urgence serait de faire vite sinon toutes les maisons du quartier seront emportées par les eaux qui n’ont pas de canalisation. Ce qui place le pavage de Yoba en priorité : « Notre préoccupation première est de trouver le déversoir des eaux de pluie qui menacent nos parcelles. Les 3,5 km de pavées suffiront pour sauver le quartier. Si nous avions voulu que le pavage de tout le quartier, plus de la moitié des maisons seraient démolies, tellement les constructions sont anarchiques», regrette cet administratif.
Sur la question de ceux qui ne veulent pas payer, il indique que des mesures administratives seront appliquées à leur égard le développement concerne tout le monde : « Il n’y aura pas des excuses pour les contrevenants. Notre quartier est l’un de ceux qui payent une somme dérisoire si on considère les autres qui cotisent de 50.000 à 80.000 Fbu. Non seulement nous avons tenu compte du niveau de vie de la population mais aussi la distance à paver, assez minime et la seule solution pour avoir des caniveaux pour ces eaux qui se déversent dans les parcelles chaque fois que la pluie tombe », a -t-il conclu.