En lançant de nouvelles variétés de bananiers et de pommes de terre dans les communes de Ryansoro et Makebuko, la coopération internationale allemande (GIZ) veut promouvoir l’économie locale par l’agriculture de marché dans la province de Gitega et Mwaro. Sa technique innovatrice : elle consiste à accompagner et à encadrer la population en respectant ses choix.
<doc4901|left>Face à l’appauvrissement de la population des milieux ruraux, la vulgarisation des cultures à caractère commercial est devenue une priorité. La population de ces deux provinces veut essayer toutes les cultures qui peuvent lui donner de l’argent. Prenant l’exemple des agriculteurs de Gitega qui se sont mis à l’école de la GIZ, ceux de Mwaro affirment qu’ils veulent récupérer le temps perdu. Les cultivateurs de Ryansoro et Makebuko leur ont expliqué le secret de leur réussite.
Bonaventure Ntibushitse est l’un de ceux qui sont déjà en possession des petites plantations de bananes et de pruniers dans leurs propriétés grâce à la technique initiée par GIZ. Sur 11 ares seulement, il a planté 100 pieds de bananiers et autant de pruniers. Aujourd’hui ces pieds se sont multipliés par trois. D’après lui, l’important n’est pas d’avoir une grande propriété ou beaucoup de moyens financiers, mais de la volonté et de la persévérance.
Selon Tharcisse Ntibarirarana, responsable de ce projet à la GIZ, avec un tronc de moins de trois mètres de hauteur, cette plante tropicale d’origine hondurienne peut avoir des régimes de bananes pesant plus de 50 kg chacune. « En plus de sa grande productivité, elle résiste bien aux maladies qui attaquent le tronc et les fruits. Il suffit d’un encadrement et de bonne volonté pour développer une agriculture de marché », a-t-il affirmé. Après des visites dans les plantations et des explications sur la manière de les planter, les responsables administratifs, agricoles et agriculteurs de Mwaro venus pour apprendre à développer leur agriculture ont fait savoir qu’ils vont abandonner la tradition qui consistait à cultiver pour l’autoconsommation. Ils ont souhaité que la GIZ les encadre pour produire des cultures qui puissent dégager des profits.
Selon le directeur de la DPAE (Direction Provinciale de l’Agriculture et de l’Elevage), il faut que la population essaye d’autres cultures. « Sauf dans la partie de Mugamba où l’altitude ne permettrait pas de cultiver la banane, le reste de la province est favorable à la banane et aux pruniers », a confirmé François Ninteretse .
Le marché local peut ne pas suffire
Les administratifs venus de Mwaro se sont convenus de promouvoir cette agriculture de marché surtout cette variété de bananier. Tandis que les agriculteurs de Mwaro veulent apprendre à cultiver des bananes étrangères chez eux, ceux de Gitega s’initient à la culture des pommes de terre de variété « ndinamagara », à grande échelle. Tous ces pionniers agricoles ont déjà effectué 6 ou 10 récoltes de prunes et les profits ne sont pas négligeables comme un seul fruit se vend facilement 50 Fbu. Ce qui les inquiète seulement, c’est d’écouler leurs produits. Les jours à venir seront cruciaux car le marché local ne pourra plus consommer toute leur récolte. Aujourd’hui même, certains producteurs se dirigent vers le marché de la ville de Gitega quand il s’agit de vendre trente à cinquante kilos. Pour le moment, ils arrivent à les vendre localement mais ils doutent de l’avenir quand presque toutes les familles auront une plantation de bananiers ou de pommes de terre dans leurs propriétés.
Dans la seule commune de Makebuko, on prévoit une récolte de 1,080 tonnes dans trois ans ; ces tubercules sont très prisées par la population d’autant plus que les cultures des colocases et patates douces sont régulièrement attaquées par des maladies. Dans les vallées, les pommes de terre sont à la mode et les champs s’étendent à perte de vue.
La GIZ avec ses partenaires ne fournissent pas seulement les intrants mais ils forment aussi et accompagnent les producteurs pour leur apprendre des techniques de marketing.