Dimanche 22 décembre 2024

Économie

Gitega/Magarama : Badima Mini-marché. Oeuvre des natifs

05/09/2022 Commentaires fermés sur Gitega/Magarama : Badima Mini-marché. Oeuvre des natifs
Gitega/Magarama : Badima Mini-marché. Oeuvre des natifs
Vue partielle de l’intérieur du marché.

Toujours sous la menace d’être chassés ou d’être relocalisés loin de Magarama, les petits commerçants ont trouvé une place convenable à leurs moyens sous l’impulsion des natifs de ce quartier.

Ils se nomment Baningas (nom tiré du Lingala qui signifie frères, amis, camarades- Certains de leurs grands-parents ont travaillé à l’ex-Zaïre). Ces natifs de Magarama, à travers leur association Badima (Baningas pour le développement intégral de Magarama) viennent de mettre en place un marché dans leur quartier.

C’est sur la 2e avenue que les vendeuses et vendeurs de légumes, bananes, maniocs, pommes de terre, fruits et autres denrées alimentaires vendent tranquillement leurs produits sans peur d’être chassés incessamment. Dans une parcelle de 11,34 ares clôturée, éclairée et alimentée en eau potable et disposant des sanitaires, 404 commerçants vendent leurs marchandises jusqu’à 20 heures et laissent leurs marchandises sur place sous la garde des veilleurs et des gardiens du marché. Selon leurs propos, cette relocalisation dans ce marché est salutaire. Ils étaient à tout moment perturbés sur la 1ère avenue à côté de la route Gitega-Bujumbura.

« Chaque fois qu’une haute autorité passait, la police nous intimait l’ordre de dégager en laissant nos marchandises à la merci des voleurs et des enfants de la rue », affirme Marie- Josée Munezero, commerçante. Pour elle, c’est un ouf de soulagement puisque les commerçants ne sont plus menacés de la relocalisation loin des quartiers. Chacun a son stand, ce qui n’était pas le cas dans l’ancienne place du marché.

Pour ces commerçants, quoiqu’ils payent 7 500 Fbu aux actionnaires et à la commune par mois, cet argent est bien justifié. Ils font savoir que travailler dans un endroit propre, avec des sanitaires propres et surtout sans interruption de l’électricité et de l’eau de la Regideso devrait coûter beaucoup plus. Sans pour autant nier qu’ils sont à l’aise dans cet endroit appelé Badima mini-marché, ces hommes et femmes demandent que tout le marché soit couvert pour s’abriter du soleil et de la pluie. Ils souhaitent en outre que des rangées de stands soient spécifiques aux marchandises. Selon eux, les vendeurs de tomates devraient s’aligner sur une même rangée, ceux des légumes sur une autre rangée et ainsi de suite.

Chacun y trouve son compte

Pour la population de Magarama, ce mini -marché évite des longs trajets pour aller au marché central. Tout y est et souvent moins cher. Au lieu d’aller au centre-ville pour acheter des tomates ou des aubergines de 500 Fbu, il suffit d’envoyer un enfant pour faire la course à Magarama et le repas est servi à temps avec moins de dépenses.

« Dans cette période où les déplacements coûtent cher, ce mini-marché est bien profitable à plusieurs personnes. Que tu sois du quartier Yoba, Gahera ou Nyamugari, ce marché est plus proche. Il ouvre tôt et ferme tard », raconte Louis de Gahera. Quant aux actionnaires, c’est le même sentiment de satisfaction. Non seulement ils déclarent avoir investi dans quelque chose de bénéfique mais aussi, ils affirment qu’ils ont sauvé l’image de leur quartier. « C’était toujours de la saleté, ce marché de la 1ère avenue nous faisait honte. En plus d’avoir doté notre quartier d’un marché, nous avons épargné la débauche à nos filles, qui n’ont pas de gros moyens pour faire le commerce au centre-ville ou louer des boutiques », confie Béatrice Manirambona, l’une des actionnaires. Même son de cloche chez Jean Marie Ndikumana, qui a cédé sa parcelle pour la construction de ce marché. D’après lui, l’important c’était de montrer, par un exemple concret, que l’union fait la force.

« Ce mini-marché est né d’un consensus de l’administration locale et des natifs de Magarama pour le développement de notre commune en général et de notre quartier en particulier. Nous sommes sûrs que nous allons aboutir à quelque chose de grandiose et de bénéfique pour nous tous comme notre association Badima », a-t-il expliqué cet actionnaire principal.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Que la compétition politique soit ouverte

Il y a deux mois, Iwacu a réalisé une analyse de l’ambiance politique avant les élections de 2020 et celles à venir en 2025. Il apparaît que la voix de l’opposition est presque éteinte. Il n’y a vraiment pas de (…)

Online Users

Total 1 222 users online