Tous les jours motards et clients dénoncent les brutalités des policiers en civil. Dans ce climat de méfiance, chaque camp accuse l’autre d’enfreindre la loi.
Selon les taxis-motards, les policiers en civil perturbent trop leur travail en les arrêtant injustement. Ils affirment qu’ils sont souvent malmenés pour donner des pots-de-vin.
Pour eux, ces policiers ne devraient pas se cacher pour faire leur travail. Ils devraient plutôt ériger des barrières sur les axes routiers et contrôler au grand jour toutes les motos qui empruntent ces routes.
« Nous n’avons plus confiance en ces policiers. Ils agissent comme s’il n’y a pas de loi. Si réellement ils travaillent dans la légalité, pourquoi ils doivent se camoufler pour nous arrêter ? Et ce sont les mêmes policiers qui font souvent des bavures ou volent nos motos », accuse A.N., un motard qui affirme avoir été contraint de payer 50000Fbu, sans accusé de réception, pour récupérer sa moto saisie par l’un des ces hommes.
« Ce qui nous exacerbe le plus, c’est aussi le comportement de leurs chefs. A chaque fois que l’un de nos collègues va se plaindre chez eux, la réponse est toujours la même : ce sont les motards qui sont fautifs. Aucun de leurs hommes n’a jamais été puni ou réprimandé pour ses bavures », ajoute-t-il.
Dans la plupart des cas, les motards indiquent que leur travail, au lieu de faire vivre leurs familles, est devenu un gagne- pain pour certains policiers.
« Des policiers se sont habitués à l’argent que nous leur donnons chaque fois qu’ils saisissent nos motos. Pour éviter les problèmes, nous acceptons de les corrompre », se plaint un autre taxi motard.
Les clients ne sont pas contents aussi. D’après eux, les policiers ne se soucient pas de la vie des passagers. Des passagers sont souvent blessés dans cette chasse à l’homme, témoigne une femme qui a été blessée quand un policier en tenue civile a voulu attraper un taxi –moto qui roulait à vive allure.
« S’ils veulent contrôler la moto ou s’ils ont un mandat contre un motard, qu’ils usent au moins d’humanité. J’ai failli laisser ma vie sur la route alors que je ne suis pas concernée par leurs affaires. Ce qui m’a le plus choqué c’est que même, après l’arrivée de ses supérieurs, le policier a continué à affirmer, sans scrupule, que nous voulions fuir. Moi je n’étais pas concernée », charge-t-elle.
« Ce sont des gens difficiles à gérer ! »
D’après Jules Bizimana le vice- président de l’association des motards de Gitega, ni les policiers ni les motards personne ne peut prétendre avoir raison. Pour lui tout le monde veut rejeter le tort à l’autre.
« Nous leur avons toujours conseillé de suivre le règlement mais beaucoup font la sourde oreille et c’est par après que nous entendons qu’un motard a eu des problèmes avec les policiers. Parfois nous assistons impuissants sans savoir par où nous allons commencer pour concilier ces deux parties », assure-t-il.
Sans pour autant condamner aucune partie, ce vice- président appelle les policiers et les motards à trouver un terrain d’entente pour calmer la situation.
« Personne ne profitera du chaos, au lieu de se regarder en chiens de faïence, il serait mieux que nous connaissions ce que les policiers cherchent et présenter nous aussi nos doléances sinon le sang pourra couler pour rien », conseille-t-il.
Quant au commissaire provincial de la police, il soutient qu’il n’y a pas le feu. Il accuse « quelques motards récalcitrants qui ne veulent pas exécuter les ordres de leur association et ceux de la police. »
Quant aux policiers qui interviennent en tenue civile, pour lui c’est une des tactiques pour arrêter ou capturer aisément celui qui est recherché. Mais il n’a pas approuvé l’usage de la violence devant quelqu’un qui ne représente pas une menace pour le policier.
« Si l’un ou l’autre parmi mes hommes se comporte mal, nous ne le proclamons pas à la radio mais nous le corrigeons selon le règlement », a-t-il affirmé en promettant qu’il va se saisir lui –même de la question.
Ivyo vyose biva ku ngorane yo kurya ibiturire, ukutakurikiza amategeko n’ukutahana abayarenze kubera nyeye ibiturire.