Les gardiens des sanctuaires du tambour sacré de Gishora attendent depuis plusieurs mois d’être remboursés les frais dépensés pour le voyage raté de l’exposition universelle de Dubaï.
« Nous sommes habitués à être discriminés, mais aujourd’hui c’est trop », peste Oscar Nshimirimana. Pour ce représentant, ils ont tout fait pour être remboursés mais apparemment personne ne veut les entendre. Même l’argent qu’ils ont dépensé pour s’acheter les passeports, déplacer les tambours et autre matériel vers Bujumbura, séjourner dans la capitale économique n’est pas encore remboursé. « Nous avons pu emprunter cet argent car la mission était d’une grande importance surtout que c’était pour représenter le pays », ajoute-t-il. Relatant le calvaire qu’ils ont vécu à Bujumbura, Oscar Nshimirimana affirme qu’ils s’étaient préparés pour passer 5 jours aux Emirats Arabes Unis avec le Président burundais Evariste Ndayishimiye. Seulement, l’équipe de 12 personnes a été remplacée à la dernière minute suite aux raisons jusqu’ici obscures. Comme ils le confirment, ce n’est pas la première fois que les tambourinaires de Gishora ratent de telles occasions de représenter le Burundi. Ils auraient été déboutés de cette manière quand c’était pour se rendre en Chine. « Nous avons été mis devant un fait accompli. Ce qui a été difficile de digérer. Ce qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est de payer nos dettes. Nos débiteurs nous considèrent comme des escrocs, ils se refusent de croire qu’on refuse de nous payer ». Alors que les démarches avaient été effectuées, le déplacement a été finalement annulé, sans plus de précision. D’après lui, dans un premier temps, ils avaient été reprochés d’avoir fait les tests Covid-19 tardivement, même s’ils avaient tous des résultats négatifs. « Ils devraient nous dédommager car ils nous ont fait perdre notre temps et notre argent », réclame Nshimirimana.
Personne ne veut endosser la responsabilité
Les tambourinaires de Gishora réclament le remboursement des dépenses (revue à la baisse) effectuées par les 12 tambourinaires qui devraient effectuer le voyage, soit plus de 6 600 000vFbu. Comme nous l’avons remarqué sur des correspondances échangées entre le ministère des finances, du budget et de la planification économique et le ministère du commerce, du transport de l’industrie et du tourisme en date du 28 mars 2022, le paiement est entravé par les factures des dépenses que l’équipe a effectuées.
« Sauf les copies des passeports ordinaires, aucune autre pièce ne justifie le paiement de 6 600 000FBU », lit-on dans une lettre numérotée 540.33/1107/NY.C /2022 du ministre des Finances adressée au ministre en charge du commerce. Pour cela, les gardiens du sanctuaire du tambour sacré de Gishora s’insurgent contre toute cette lourdeur administrative.
Comme un seul homme, cette équipe implore l’intervention du Président de la République pour qu’ils soient dédommagés et remboursés les frais qu’ils avaient payés.
En lisant cette histoire, on ne peut pas s’empêcher de penser que ces tambourinaires ont aussi voulu profiter de la situation pour demander qu’on leur rembourse plus que ce qu’ils avaient dépensé. L’article ne précise pas si le 6 600 000 BIF sont le remboursement demandé par chacun des 12 tambourinaires, ou si c’est la somme totale de toutes les réclamations.
Dans le premier cas, la somme équivaut à un peu plus de 3 200 USD. C’est beaucoup d’argent par personne, surtout que le coût du billet d’avion était supposé être déboursé par l’État.
Dans le 2e cas, 3200USD divisés en 12 parts, c’est environ 166 USD. Le montant semble raisonnable si le coût du passeport y est inclus. Sinon, il reste quand même élevé pour un Burundais lambda qui fait ses amplettes pour un court séjour à l’étranger. Et faut-il rappeler que l’État ne doit pas payer pour des dépenses personnelles telles que les vêtements (autres que les uniformes), les chaussures, les sacs, valises et autres objets superflus?
En premier lieu, ces tambourinaires devraient avoir la décence de n’exiger que ce qu’ils avaient dépensé comme frais, reçus et factures à l’appui. Quitte à poursuivre tout responsable qui les avait induits en erreur au départ, pour des dommages et intérêts encourus sur les emprunts. Et il y a aussi des dépenses personnelles qu’ils n’auraient pas faites s’ils n’avaient pas eu cette promesse de voyage.
Les responsables, ce sont les employés du ministère qui ont donné de fausses promesses tout en sachant qu’ils allaient favoriser un autre groupe. C’est à l’État de rembourser ces tambourinaires et de se faire rembourser à son tour par ses responsables, qu’ils soient encore en fonction ou pas. Mais l’État ne doit pas non plus payer plus que le montant réel dû.
Gonfler les dépenses en espérant récolter plus, c’est de l’escroquerie! Il est temps que tout le monde apprenne à se débarrasser de cette mantalité.
Pour les prochaines fois… une petite suggestion : exigez une promesse écrite, signée et contresignée par « au moins » un haut responsable du ministère, et le gouverneur de la province lui-même… Quand je dis « au moins »… cela veut dire qu’un ou des témoins ne seront pas de trop, et que les signataires doivent être physiquement présents dans la même pièce!…
S’il faut un contrat, exigez un contrat à l’avance!… avec toutes les exigences, conditions et modalités de performance : honoraires, frais de mission, repas et boissons, hôtel, frais de déplacements des personnes et leurs équipements avant, pendant et après le voyage, billets d’avion, nombre, lieux et durée des représentations/performances, etc.
Ce n’est qu’une idée!
Les écrits restent… Les paroles s’envolent!
Mais qui leur a dit qu’ils allaient voyager ?
Ils n’ont tout de même pas engagé les frais sans que personne ne leur annonce ce voyage ?
Que se passe-t-il exactement ?
Cher « Iwacu »,
Pour notre joyau culturel, pourquoi ne pas lancer un appel au soutien pour aider nos tambourinaires à s’en sortir?
Personne ne t’empêche de les soutenir. Twizere ko atari akarimi ko nyene !