La gestion des déchets dans les quartiers de Gitega est catastrophique : des rues et avenues sans caniveaux, des eaux usées et stagnantes obstruant parfois les rues, des ordures jonchant les routes.
A certains endroits, le problème constitue un véritable coup porté à la santé publique. Les habitants côtoient un monticule d’immondices et des eaux usées qui ruissèlent au milieu de la route, exposant la santé de la population dans un environnement nauséabond au vu et au su des autorités à tous les niveaux. Bon nombre de citoyens qui voient leurs quartiers crouler sous les ordures déplorent que certains endroits soient devenus des poubelles.
Ils s’interrogent pourquoi les administratifs mobilisent la population pour les travaux communautaires au chef-lieu de la province seulement.
« Il est incompréhensible que nous soyons mobilisés pour aller nettoyer le centre-ville en oubliant les montagnes de déchets qui sont dans nos quartiers », souligne un habitant de Rango.
« Tous les samedis sont pris d’avance »
Face à cette situation, les chefs de quartiers se limitent à lancer des messages pour l’assainissement, mais rien ne change. Cependant, certains habitants font la sourde oreille et continuent de jeter les sacs en plastique et les épluchures dans les routes. Les autorités viennent d’annoncer que des amendes seront payées par les récalcitrants. Cependant, il est difficile de penser que ces problèmes seront résolus puisque les travaux communautaires ne se font plus dans les quartiers concernés. Ce que ne nient pas certains chefs de quartiers.
« Nous avons plusieurs fois demandé à nos chefs hiérarchiques de nous accorder au moins deux jours par mois pour nous occuper de nos quartiers, en vain», déplore Jean Ngenda, chef de quartier Magarama. Même constat chez Gilbert Niyuhire de Yoba.
Selon eux, ils n’ont pas le droit de changer ni le calendrier ni l’endroit où se font les travaux communautaires. « Nous appliquons les directives de la zone. Nous avons les prérogatives de mobiliser la population. »
Le chef de zone Gitega rejette toutes ces allégations des chefs des quartiers. Pour lui, la question d’insalubrité ne peut pas attendre le jour des travaux communautaires. Il indique que toute autorité a le droit de prendre des décisions concernant son quartier.
« La zone ne peut mobiliser les habitants d’un tel ou tel quartier pour enlever les immondices qui sont devant les maisons. Ce sont les prérogatives des autorités de cet endroit, il ne faut pas qu’elles fuient leur responsabilité », clame Hussein Butoyi.
Nous sommes encore loin d’une gestion urbaine saine. Au vu de tout ce qu’il faut mettre en place, développer, améliorer…il serait grand temps que nos politiques se réveillent. Ou quand la population comprendra-t-elle qu’elle défend ces honorables qui ne l’honorent pas ?
Le nettoyage seul ne suffit pas. Il faut d’abord un changement de mentalité.
Future Capitale du pays!