Samedi 23 novembre 2024

Société

Gitega : les hôteliers dénoncent les perquisitions illégales de certains policiers

14/08/2014 12

Les propriétaires des hôtels de la ville de Gitega se plaignent des perquisitions effectuées par certains policiers en dehors des heures prévues par la loi. Le procureur de République indique que ce comportement est punissable par la loi.

Un des hôtels du quartier Nyamugari perquisitionné par ces policiers ©Iwacu
Un des hôtels du quartier Nyamugari perquisitionné par ces policiers ©Iwacu

« Dimanche dernier, des policiers sont venus aux environs de 4 h du matin. Ils ont arrêté un homme qui était avec une femme », indique un travailleur d’un hôtel du quartier Nyamugari dans la ville de Gitega. Mais ils ont été vite relâchés après « négociations ». Ce travailleur souligne que cela dérange beaucoup ses clients qui menacent de ne plus remettre les pieds dans l’hôtel. Ce sont les mêmes mécontentements à l’hôtel se trouvant à la 3ème avenue du même quartier.

« Il y a une semaine, ils sont arrivés à 4 h30 et ils ont embarqué une jeune fille de 25 ans. D’après les policiers, une fille seule n’est pas autorisée à dormir dans un hôtel », annonce le propriétaire.
Selon lui, elle a passée deux jours dans les cachots. Par contre, poursuit-il, un homme qui était avec une prostituée n’a pas été inquiété. Toujours les éternelles « pourparlers ». «Ce qui est étonnant, c’est que parfois ils disent que ce sont des amendes, mais ils ne donnent jamais de quittances.» De plus, ils viennent sans un mandat de perquisition.

Dans le quartier Magarama, ce sont les mêmes lamentations. «Un jour, un policier est venu à minuit prétextant qu’il y a une femme qu’on fait entrer dans l’hôtel. Ce qui était faux. Après, il nous a demandé un pot-de-vin mais nous avons refusé », fait savoir un autre hôtelier. Une autre fois, des policiers sont venus à 5h. Quand il leur a demandé un mandat de perquisition, ils ont feint vouloir prendre une chambre. Ce qu’ils n’ont pas fait bien sûr. «Leurs supérieurs doivent suivre de près cette situation. Ces policiers veulent tuer notre business.»

« Ceux qui le font transgressent la loi »

Tous ces propriétaires invoquent l’article 88 du Code de procédure pénale qui stipule que « les visites des lieux et les perquisitions ne peuvent avoir lieu avant six heures et après dix-huit heures. » Toutefois, ils indiquent que certains policiers ne dérogent pas à cette règle et effectuent des visites dans cet intervalle. Du côté de la Police de l’air, des frontières et des étrangers (PAFE), on assure qu’ils font les visites pendant les heures prévues par la loi.

Séraphine Irambona, procureur de la République à Gitega, met en garde les policiers qui s’adonnent à ce comportement. «Les heures de visite sont connues et c’est sur un mandat du procureur. Ceux qui passent outre violent la loi et c’est punissable.» Elle demande aux hôteliers de téléphoner, dans les plus brefs délais, aux autorités habilitées lorsque de tels cas se présentent.

Forum des lecteurs d'Iwacu

12 réactions
  1. sébastien Ntahongendera

    Et dire que j’ai participé à la Foire Internationale du Tourisme de Berlin, où nous ventions notamment notre réseau hôtelier on ne peut plus accueillant, et dans lequel le Burundi a gagné la première place de la meilleure exposition culturelle, d’abord au niveau africain, ensuite au niveau international! J’ose espérer que ces trouble-accueils ne constituent que des cas isolés, dans lequel cas je demanderais au ministère ayant le commerce et le tourisme dans ses attributions d’agir avant qu’il ne soit trop tard!

  2. SENDANYOYE FRANCOIS

    Une vraie République bananière…Continuez à harceler les hoteliers, c’est comme cela que le tourisme va progresser au Burundi….Le ridicule ne tue pas…!

  3. JEAN PIERRE

    Ngo kirazira ko umwigeme w’imyaka 25 aja muri Hotel wenyene? Uyo mupolisi yabikuye he? Erega Hotel ni inzu y’ingenzi. Umuntu wese akuze (arenza imyaka 18) arashobora kurara muri Hotel abanje kwerekana ibimuranga hamwe no kwandikwa mu gitabo c’abaraye muri Hotel. Abo ba policiers rero baza gufata abantu mw’ijoro kandi ata na mandat bafise, ahubwo nibo bakwiye gufatwa bagahanwa!!!

  4. Mon oeil!!!

    @Nzobandora
    « On le dira jamais assez mais on aura tout vu sous le pouvoir DD et comme l’on avait jamais vu ça avant eux j’ai espoir qu’on ne verra jamais ça après eux. »

    Moi j’ai vu pire avant (probablement que vous êtes plus jeune que moi)! Et j’espère ne pas voir pire plus tard (en restant optimiste)!

  5. Sébastien Ntahongendera

    C’est l’image de marque du pays qui en pâtit ; le tourisme et les voyages en général sont mis à rude épreuve au Burundi, l’économie aussi et par conséquenet. En effet, c’est quelle personne qui pourrait penser passer ses cavances dans un pays où quelqu’un, qui n’est pas un criminel, peut être délogé de son gîte par la police ? Si madame, avec ces 25 ans, passe la nuit dans un Hotel, ton problème il est où ? Donc au Burundi, quelqu’un ne peut pas quitter sa province pour aller faire des affaires et passer la nuit dans une autre province ? Il y a des fois où je me demande s’il n’y a pas de lien de rapport entre l’enclavement géographique et l’enclavement mental; le mental de certains Burundais accuse un retard de quelques 500 ans !

    • Stan Siyomana

      @Sebastien Ntahongendera: « …lien de rapport entre l’enclavement geographique et l’enclavement mental… »
      Le noir americain Thomas Sowell (ne 30 juin 1930, docteur en economie en 1968 -University of Chicago, aujourd’hui Senior Fellow at the Hoover Institution, Stanford University en Californie) parle de l’isolation geographique dans son essai (publie en 1998) sur la race, la culture et l’egalite:
      « La ou la geographie isole les gens/les peuples, que ce soit au fond des vallees dans les regions montagneuses/in mountain valleys ou sur de petites iles repandues sur une vaste mer, les contacts culturels avec le monde exterieur sont tres limites, ET AUSSI LEUR PROGRES TECHNOLOGIQUE EST LIMITE/and so, typically, is their technological advancement… »
      (Voir Thomas Sowell: « Race, culture and equality », http://www.hoover.org, 17 July 1998).
      Merci.

  6. kimeneke

    Ngo ntamugora araramuri hotel wenyene ???? Murazikwitenga basi

  7. uhuru

    umwera uva ibukuru ugashika hosi. abo baporisi bakora ivyo babona bikorwa hosi. iyo ni ya system yo kwa mobutu seseko ivuga ngo qui travaille a l,hotel mange a l,hotel. eweeee ngo tolarance zero. nabado muzobona

  8. Nzobandora

    Ikibabaje nuko bitazohagarara ababatwara bazoguma bivugira ngo bari mumatohoza, ngo ntawoca afatira hamwe igipolisi cose,ngo umuntu ahanwa kugatwa kiwe et d’autres farces tumenyereye kumva alors que vyoroshe kubafata.Mugabo ntawibizi ngira baratumwa kurondera ay’amatora.

    On le dira jamais assez mais on aura tout vu sous le pouvoir DD et comme l’on avait jamais vu ça avant eux j’ai espoir qu’on ne verra jamais ça après eux.

    • hat

      La corruption gangrène tous les services depuis les instances supérieures . Les policiers ne revendiquent que leurs dû. Wiba uhetse ukigisha uwuri ku mugongo.

  9. GUCCHI

    « Ils ont arrêté un homme qui était avec une femme »: était-ce son épouse? Si oui, tans pis pour lui, si non, que voulez-vous? comme le feu attire le feu, icaha gikwega ikindi caha. kandi nta mahoro ku mu nyavyaha, aguma ahungabana.
    Mugabo ntimunyumve nabi ngo ndashigikiye iyo nyifato y’ubuhimbiri bwa bamwe mu bapolisi. Ni bakore ivyo bajejwe bisunze amategeko. Mugabo kandi mbaze: mbega hari itegeko ribuza umuntu kurarana na malaya mu Hôtel? Mpora mbona rimwe rimwe polisi ikubita umukwabu mu bu-hôtel mujamwo batobato, mbega muri ivyo bi-hôtel nta biberayo? Sinzi ko hari itegeko ribuza « abakundana » guhurira ahantu hihishije. Maze kwumva ivyo bavuga ngo atentat à la pudeur, sinzi ko muri hôtel ari attentat à la pudeur, nta wubizi ngo ambwire?

    • Ndiho

      À GUCCHI
      Il n’y a pas d’attentat à la pudeur alors que personne n’est forcée de voir et ne voit rien de ce qui se passe entre 4 murs et entre adultes consentants. Par « Icaha », tu confonds « crime » et « péché ». Or, la notion de « péché » est très relative et relève de la croyance personnelle et non du Code pénal.
      Tu sais, la pauvreté n’est pas seulement une question d’économie. C’est aussi et surtout une question de disposition d’esprit. Dans ce sens, nombreux Burundais vivent encore au 19 è siècle (dans leur tête du moins). Comment voulez-vous que le tourisme se développe avec ces ripous de cet acabit ? Il incombe quand même à ses propriétaires de contacter les autorités même si c’est la nuit pour dénoncer et décourager ces charognards.

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