Le commissaire régional de la brigade spéciale anticorruption demande aux directeurs des établissements scolaires de respecter la loi sur les marchés publics.
Selon Léonce Nzigidahera, ses services soupçonnent des tricheries dans l’octroi des marchés pour la fourniture des vivres et des services. Ils font des arrangements avec les commerçants.
« Je ne fais que leur rappeler l’article 5 du code des marchés publics où ils doivent obligatoirement passer un marché pour toutes dépenses de travaux, fournitures ,prestations de services dont la valeur est égale ou excède 5millions de francs burundais. »
D’après ce commissaire si les directeurs des établissements secondaires ne veulent pas s’exposer à des sanctions prévues par cette ordonnance, ils n’ont qu’à effectuer des achats ne dépassant pas les 5millions.
Et d’ajouter : « Nous n’accepterons jamais par exemple que le directeur avance que le kilo de haricot est à 1200 Fbu alors qu’il est à 1000Fbu. Ou qu’il donne le marché à sa femme ou à un enseignant de son école pour qu’il touche des commissions ou qu’il soit à la fois vendeur et acheteur ! »
« Le problème ne vient pas de nous ! »
Quant aux directeurs des établissements scolaires surtout à régime d’internant, ils indiquent qu’ils ne sont pas responsables de cette situation. Pour eux, ce rappel à l’ordre est déplacé. Ils font savoir que le problème ne se situe pas au niveau de leurs établissements mais plutôt au niveau du ministère de tutelle qui ne donne pas des subsides à temps. Ils assurent que si cet argent arrivait à temps et en totalité le problème des passations des marchés n’aurait pas de place.
« Si notre ministère trouve cela indispensable, qu’il fasse lui-même ces appels d’offre et nous envoie la nourriture à la place de l’argent. Au lieu de nous mettre en garde qu’il s’adresse d’abord à nos autorités hiérarchiques», plaide l’un des responsables qui a requis l’anonymat. Charlemagne Nduwayo, directeur du Lycée Musinzira, ils ne peuvent pas s’aventurer à signer des contrats qu’ils ne seront pas en mesure d’honorer. Avant de s’interroger : « Et si le client porte plainte pour le non-respect du contrat qui répondra à notre place ? »
Même climat de méfiance chez les commerçants qui fournissent souvent les écoles en vivres. D’après eux, les établissements scolaires sont des mauvais payeurs, comme l’un d’eux l’affirme : « Pour être payé, il faut attendre des mois. Qui acceptera alors de dépenser ses millions alors qu’il ne sera pas payé à temps ? A moins qu’ils ne veuillent octroyer les marchés seulement aux grands patrons qui sont dans la plupart du temps exonérés de toute taxe.»
Les petits et moyens commerçants qui paient les taxes et impôts exclus des marchés « PUBLICS » au profit des gros exonérés de tout. Injustice !