Samedi 23 novembre 2024

Économie

Gitega : les commerçants en ont marre !

02/07/2015 7

Ils fustigent les décisions du commissaire du marché et des autorités administratives de fermer le marché deux fois en moins de trois  jours.

Le Marché de Gitega fermé deux fois en moins de deux trois pour question d’élections et célébration du 53ème anniversaire de l’Indépendance
Le Marché de Gitega fermé deux fois en moins de trois jours pour question d’élections et célébration du 53ème anniversaire de l’Indépendance

La première fois pour aller voter et la deuxième pour aller défiler le jour du 53ème anniversaire de l’Indépendance.

Nous sommes 11 heures 30, ce mercredi 1er juillet, au marché de Gitega. Commerçants et clients sont assis devant les portes closes du marché. Toutes les échoppes sont fermées. «Le marché est fermé car les autorités veulent qu’on aille défiler. On ne sait pas à quand la réouverture», indique un commerçant des matériaux de construction.

«Je n’ai jamais vu nulle part ce qui se passe à Gitega. On dirait que nous sommes en prison», s’insurge son ami. D’autres commerçants se résignent. Selon eux, il faut danser au rythme qu’on te sert.

En moins de trois jours, le marché de Gitega a été fermé deux fois. Ce lundi 29 juin, le commissaire du marché, Wenceslas Manirakiza, a pris cette décision pour que les gens aillent voter. «Nous avons commencé à travailler à 13 heures. Je n’ai rien vendu», affirme un vendeur de friperie. D’après lui, ses clients viennent des communes Makebuko, Buraza ou de la province Ruyigi. « Dans l’après-midi, ils sont tous rentrés. Pendant ces deux jours, j’ai accusé un manque à gagner énorme.» Un autre commerçant s’interroge si on va les rembourser les pertes de ces deux jours. «Un jour de retard dans le paiement des taxes nous coûte 200Fbu d’amende. Qu’est-ce qu’ils vont faire pour nous?» Wenceslas Manirakiza confirme que le marché était fermé pour que les gens aillent défiler. Il assure que les commerçants ne perdent pas d’argent car «toute la population va défiler.»

Ils ne sont même pas informés

Les commerçants ne décolèrent pas. «Quelquefois, je me demande si nous ne sommes pas des esclaves. Le commissaire ne nous informe pas de la fermeture», lance un vendeur de produits alimentaires. «Aller voter ou défiler n’est pas une obligation. C’est un choix personnel. Et on dit que nous sommes indépendants. Quelle indépendance!», ajoute-t-il. Pour les commerçants, c’est un abus de pouvoir pur et simple. Les clients ne sont non plus contents. Certains viennent des contrées lointaines et rentrent bredouilles.

Les commerçants du Marché de Gitega affirment qu’ils ne peuvent pas exprimer leurs opinions lors des réunions organisées par les autorités administratives. «Elles viennent avec leurs propres points à l’ordre du jour. Lorsque tu émets une idée contraire, ils te traitent de fauteur de troubles et elles te pourchassent.» D’après ces commerçants, il y aurait une liste de ces fauteurs de troubles. «Nous sommes muselés.» Wenceslas Manirakiza balaie d’un revers de main toutes ces accusations.

Forum des lecteurs d'Iwacu

7 réactions
  1. Theus Nahaga

    « Le jour du quatorze juillet,
    je reste dans mon lit douillet.
    La musique qui marche au pas,
    cela ne me regarde pas. »
    Ainsi chantait le poète saltimbanque. Mon Dieu que je voudrais entendre cet air au Burundi, pour briser les lourdeurs qui se croient profondeur.
    Défiler le premier Juillet; que les militaires et le président le fassent, mais nous qu’on nous laisse enfin tranquilles vaquer à nos petites affaires et même ne rien faire si cela est notre plaisir.

  2. Citoyen4

    C’est la qu’ils disent qu’il n y a pas eu des manifestations puisque tout le monde soutient Nkurunziza . Un citoyen dit qu’ils se demandent
    s’ils ne sont pas des esclaves, ils n’ont pas le droit de poser des questions sur leurs droits. On ferme les places publiques sans les avertir pour les contraindre a aller voter ou feter ». Demain on va raconter qu’ils ont repondu massivent aux elections et qu’ils ont vote kurunziza a 99,9 %. La seule force que Nkurunziza a est ces autorites administratives et policieres qui ne pensent qu’a leurs avantages comme lui ainsi que sa milice. Leur seul point fort est la brutalite qu’elles usent pour museler les citoyens. Les imbonerakure n’ont ni force ni point fort. Leur force est la police qui protegent leurs abus. Ces commercants de Gitega sont parmis des miliers de burundais qui subissent les consequences du 3eme mandat. Rien n’a faire tant que le system pourris de Nkurunziza est la. Qu’ils attendent, ntajoro ridaca.

    • Nahajo

      Aba commercants bidoga nta vugiro bafise, kuko leta niyo itunganya imisi yo gukora niyo kuruhuka. Aha ndi, bugara imisi 3 ikurikirana ku Noeli, imisi 4 ikurikirana ku Pasika, n’iyindi misi y’akaruhuko nta numwe yugurura isoko kuko n’abakora mu soko barakeneye ako karuhuko. Sinzi ko ari ukubera leta ihari hariho abatayikunda, ariko bayikunda ccanke bayanka, ni leta yatowe n’abanyagihugu, kandi ikora yisunze amateka yabayitoye. Isoko lero siyo yobuza abanyagihugu kuja gutora canke kwigina umusi mukuru wo kwikukira kwayo. Abarundi ni bamenye kubaha inzego, kuzigamburukira, kubarirwa bakumva, niho n’igihugu cacu kizotera imbere, kikaronka n’amahoro.

    • Inyankamugayo

      Quid des manifestants qui ne veulent que les gens aillent au travail. Même Pacifique l’a déclare récemment, il veut que toutes les activités nationales qui génèrent les revenus dans le trésor de l’Etat s’arrêtent.

      Cher Iwacu chaque fois que vous écrivez un article un penchant se fait observer! Domage!

      • l'histoire est en marche

        Ton raisonnemnet est plutôt est étonnant!! Si je te suis bien urumva gouvernement yaciye idecida kugira nk’abo bandi uvuze qui forcent les gens à ne pas aller au travail???Essayer de défendre le pouvoir actuel amène à de telles absurdités ce n’est pas de la faue de ceux qui s’y essayent c’est juste que c’est une tâche impossible. Nkurunziza ne donne pas la moindre chance à ses plus fervents sympathisants ngo baronke aho bahera pour défendre son cas.

  3. Kaaze

    Et Bonjour la dictature! My way or the high way! Et a l’arrivee, tout le monde est pendant! !!

  4. Aude Tuyizere

    c est la prison.

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