Au deuxième jour du second enrôlement, les citoyens de la ville de Gitega ne se bousculent pas aux bureaux d’enrôlement. De même qu’au moment de vérifier le fichier électoral, il n’y avait pas foule. Les partis politiques, quant à eux, brillent par leur absence sur le terrain.
11h 30 minutes au centre d’enrôlement du lycée communal urbain de Rango. Les agents recenseurs semblent s’ennuyer. Avec raison, car depuis le matin de ce dimanche 22 mars, seules trois personnes sont déjà venues s’enrôler. En tout, 12 personnes en deux jours. Au lycée Notre Dame de la Sagesse (ex-Cnd), en deux jours, ils ont déjà enregistré 65 personnes. Au centre d’enrôlement du lycée technique Saint-Luc dans le quartier Nyabiharage, ce n’est pas fameux. Pour attendre les futurs électeurs, qui viennent à compte-gouttes, et pour la raison d’avoir rater la messe, les agents recenseurs lisent la Bible. «En deux jours, nous avons seulement enregistré 26 personnes. Peut-être que toutes les autres personnes en âge de voter se sont déjà inscrites. », nuancent-ils.
Au quartier Nyamugari, ils ont plus de chance. Au centre d’enrôlement, qui se trouve devant les locaux de la zone urbaine de Gitega, les agents recenseurs sont à 118 personnes. Un peu en contrebas, à l’Ecole primaire Mucunguzi, le soleil tape fort, mais les agents recenseurs sont là comme de petits soldats. Ils ne dérogent pas à leur travail. Et pourtant, les citoyens arrivent un à un et après beaucoup de minutes d’intervalle. «On peut passer deux heures sans en recevoir un seul. On n’a déjà enrôlé 50 personnes.» Selon les personnes rencontrées sur les bureaux d’enrôlement, certaines n’avaient pas pu s’enrôler parce qu’elles n’avaient pas de cartes nationales d’identité, d’autres avaient manqué de temps à cause de leur travail.
Les partis politiques inscrits aux abonnés absents
Le président de la Commission électorale provinciale indépendante (CEPI Gitega), Abbé Dominique Adrien Ntukamazina, relève quelques imperfections concernant le fichier électoral. Surtout des omissions et des fautes de frappe concernant les noms, les numéros des cartes d’identité, les noms des parents ou des collines. Cela a été aussi relevé par quelques partis politiques, même si ces derniers soulignent qu’ils n’ont pas encore reçu tous les rapports. Par contre, Ferdinand Misago du FNL pro Rwasa assure qu’il a relevé beaucoup de noms qui sont associés à des cartes nationales d’identité comportant un numéro 0000. «C’est surtout au lycée Regina Pacis et à Birohe.»
Que se soient les partis politiques, les organisations de la société civile, tous brillent par leur absence sur les bureaux d’enrôlement. Que se soit lors de l’affichage du fichier électoral ou lors du second enrôlement des électeurs. Seuls les partis Cndd-Fdd, Msd, Sahwanya Frodebu, Frodebu Nyakuri et Fnl aile Rwasa – et pas sur tous les bureaux de la ville de Gitega – ont mis les pieds sur les bureaux d’enrôlement. Ce qui étonne d’ailleurs le président de la Commission électorale provinciale indépendante nationale (CEPI Gitega), Abbé Dominique Adrien Ntukamazina. «Ils ne sont pas aussi présents que la dernière fois. Je pense que c’est une bonne surprise. Je pense que ce que les gens craignaient n’a pas eu lieu.»
@Iwacu
Sur ce sujet, vous devriez surtout nous parler de Bujumbura parce que les partis d’opposition et certains membres de la société civile dont surtout Pierre-Claver Mbonimpa, nous avaient parlé de fraudes massives dans l’enregistrement des électeurs. Qu’ils amènent maintenant les chiffres qu’ils avaient et qu’ils les comparent avec les résultats provisoires de la CENI.
Où sont-ils maintenant? Il faut qu’ils valident ces résultats avant de continuer le processus… Pour qu’ils ne nous jouent pas encore la carte des fraudes comme en 2010quand ils se retrouveront en face des résultats des élections. Ou peut-être auraient-ils eu honte et ne voudraient pas se ridiculiser davantage?