Après avoir obligé les propriétaires des parcelles de Zege de construire en étages, la vérité est aujourd’hui connue. Le quartier a été attribué à une entreprise de construction nommé Come and See Burundi (C .S.BU). Les anciens propriétaires parlent d’une mise à l’écart.
« Nous ne chassons pas les propriétaires des parcelles mais c’est la société Come and see Burundi qui se chargera de la construction. Ils pourront alors acheter des maisons bien construites à l’image de notre capitale politique », a déclaré Aimé Irambona, chef de l’urbanisme et de l’habitat de la Région Centre-Est. C’était dans une réunion que les services de l’urbanisme à Gitega ont tenue à l’endroit des propriétaires des parcelles à Zege. Pour l’urbanisme, cette société des Burundais de la diaspora a présenté un projet très convaincant.
« Un bloc de quatre niveaux coûtera autour des 422 millions de nos francs. C’est le moment alors de faire un examen de conscience pour les propriétaires des parcelles s’ils sont intéressés ou pas par ce projet. » Pour les anciens propriétaires, les doutes subsistent sur la faisabilité de ce projet et la crédibilité de la société. Selon eux, il a fallu des années pour leur dire la vérité.
« Nous avons perdu beaucoup de temps. Si nous avions su avant nous aurions pu investir dans d’autres business ou acheter une autre parcelle ailleurs », déplore un de ceux qui étaient dans cette réunion. En se fiant à leurs propos, beaucoup d’entre eux souhaitent que l’urbanisme leur restitue l’argent déjà payé.
Les fonctionnaires moyens inquiets
Après cette annonce, beaucoup de fonctionnaires surtout ceux qui espéraient se construire un premier logement se disent désespérés.
« Comment un fonctionnaire qui peine déjà à joindre les deux bouts du mois pourra trouver ce montant exigé pour acheter une de ces maisons ? », s’interroge Salvator qui loue deux chambres à Rango.
Même sentiment de déception chez Ruben son collègue de service. D’après lui, son salaire actuel ne lui permet pas de prétendre à construire une maison dans la nouvelle capitale.
« S’il fallait construire des maisons location-vente, il faut songer aussi aux fonctionnaires moyens. A l’époque de la deuxième République, c’est le gouvernement qui engageait une entreprise de construction pour bâtir un nouveau quartier et les fonctionnaires y recevaient des appartements qu’ils payaient par retraits sur salaires », rappelle Gaspard.
D’après lui, il faut que le gouvernement prenne en mains la question des logements pour ses fonctionnaires.
Quant au représentant de Come and See Burundi, le temps n’est plus à se plaindre. Il a fait savoir qu’il faut prendre plutôt le train en marche. D’après lui, ce projet est pilote et les gens ne devraient pas avoir peur du prix de la maison.
« Dans ce village tout le monde est inclus. Celui qui sera intéressé est le bienvenu. Nous privilégions le dialogue pour rendre la ville de Gitega plus moderne », a expliqué Fabrice Manirakiza sans pour autant préciser la période limite de paiement pour ceux qui voudraient s’acheter une maison dans CSBU Village.