Dans l’atelier régional tenu à Gitega, le Parti pour le redressement national (Parena) a donné sa position sur les grandes questions de l’heure.
<doc6774|right>20 janvier à 11 heures. Sous l’œil vigilant de quelques policiers qui étaient là depuis tôt le matin, un bus de marque "Coaster" (30 places) et trois autres voitures arrivent devant la salle des réunions de Kumuganuro au quartier Shatanya. C’est pour un atelier régional du Parena. Les participants se comptent par dizaines : « Ils sont même trop nombreux, vu comment le parti au pouvoir pourchasse et intimide les membres des autres formations politiques. Nous savons que beaucoup de nos militants ont été l’objet d’une série de séquestrations surtout après les élections de 2010 », expliquent les organisateurs de l’évènement, foulards jaunes sur les épaules.
Dans la salle à moitié vide, le président du parti, Jean-Baptiste Bagaza, entre dans la salle sous les applaudissements des militants. C’est le tour de l’hymne du parti repris en chœur par les militants. Vêtu d’une chemise orange, couleur du parti, le président à l’entame de son propos n’a pas ménagé le pouvoir en place en le chargeant d’être à l’origine de différents problèmes que connaît le pays. Il condamne les autorités actuelles pour leur gestion du pays et de la démocratie. Il fustige, en outre, les hommes au pouvoir qui cherchent à enrôler de gré ou de force les membres des autres formations politiques. « Dans plusieurs endroits du pays, nos militants ont été menacés de perdre leur emploi ou d’autres avantages s’ils n’intègrent pas le Cndd-Fdd », déplore le président Jean-Baptiste Bagaza.
« La vie de notre parti n’est pas suspendue aux seules élections »
Le Parena a passé en long et en large les questions de l’heure. Notamment l’indépendance de la magistrature et la révision de la Constitution. L’orateur du jour n’a pas du tout oublié de juger la gestion du pays qui, selon ses propres termes, est décevante. Et d’énumérer les lacunes : la corruption devenue endémique, les politiciens en exil, la question des terres gérée maladroitement. Sans oublier la Commission vérité et réconciliation et le tribunal spécial pour le Burundi qui tardent à venir. Il a fustigé en outre la nomination du président de la Commission électorale nationale indépendante qui n’est pas consensuelle. Selon Jean Baptiste Bagaza, son parti ne cherche pas à avoir la majorité politique, mais plutôt des militants convaincus et déterminés. « La vie de notre parti n’est pas suspendue aux seules élections prochaines », a-t-il précisé. Mais le leader du parti s’est refusé à tout commentaire sur la participation de son parti aux élections de 2015.
Après cet atelier qui s’est clôturé à 15 heures, les participants ont proposé une nouvelle approche dans la mobilisation de nouveaux militants. « Si le Cndd-Fdd veut s’approprier nos membres en leur promettant monts et merveilles, pourquoi ne pas aller vers eux en leur rappelant notre idéologie comme dans le passé », s’interroge un militant venu de Karusi. Ils se sont séparés en se donnant rendez-vous à Bujumbura au mois de mai où les comités du parti se réuniront en 3ème congrès national.