Sur la route Gitega-Bujumbura près des parkings des agences des bus Volcano, Tramwex, Gibuco, les rabatteurs se disputent les clients et malmènent les usagers qui sont sur les vélos et les motos. Les voyageurs soulignent qu’ils en ont marre.
Nous sommes sur la route Gitega-Bujumbura qui sépare les quartiers Magarama et Yoba. Du matin au soir, les rabatteurs, communément appelés Kokayi, des agences de voyage Volcano, Tramwex et Gibuco y font régner le désordre d’après les passants et les clients. Ils se pointent tout le long de la route pour se disputer les clients. « Ces gaillards les tirent par derrière sans même attendre que le conducteur s’arrête », déplore Isidore un commerçant des alentours. Selon les témoins, il y a deux jours une femme a failli y laisser sa vie en voulant protéger sa valise dont trois garçons cherchaient à s’emparer. Surpris par la violence, elle a cru que c’étaient des voleurs et a résisté sans tenir compte que la moto roule encore.
« Dans cette bagarre entre rabatteurs qui voulaient à tout prix l’amener vers leurs agences, un taxi-moto a reçu un coup de coude au visage et a freiné brutalement. C’est par chance qu’il n’est pas entré dans le camion qui venait à toute allure devant lui», se désole Hussein, un conducteur de voiture. Pour beaucoup de voyageurs interviewés, ce comportement est d’un autre âge et les dégoûte.
« C’est de l’acharnement, je n’ai pas d’autres mots pour qualifier un tel comportement », indique Goreth qui habite à Bwoga. Selon ses propos, la plupart des femmes hésitent à passer sur cette route quand elles sont sur une moto car elles ont peur d’être tirées et tomber au milieu de la route goudronnée.
Souhait d’une intervention de l’administration et de la police
Les usagers de cette route et les voyageurs ne comprennent pas pourquoi les agences de voyage ont besoin de rabatteurs. Pour eux, ils ont des parkings propres à eux, engager alors des gens qui viennent perturber le trafic relève du désordre.
« Les rabatteurs doivent rester à l’intérieur de leurs parkings et non sur la route. Etre rabatteur, c’est être courtois et poli. D’ailleurs, ils ne sont pas membres de notre association », affirme Majaliwa Nzeyimana, un des membres du comité mixte de sécurité sur le parking Gitega-Bujumbura. Pour lui, des mesures à l’encontre de ces soi-disant kokayi seront prises si rien ne change. Même son de cloche chez Mossi .D’après lui, c’est scandaleux ce que font ces travailleurs des agences des bus qui travaillent à Gitega.
Quant aux gérants de ces agences pointés du doigt, la réponse est du moins surprenante. « J’ai déjà averti mes collègues que cette situation ne peut pas perdurer, mais apparemment ils se bouchent les oreilles. Moi aussi j’ai honte de ce comportement », a souligné Hussein Nahimana responsable de l’agence Volcano à Gitega.
Egide Nshimirimana de l’Agence Tramwex estime que c’est de la jalousie. Pour lui, le travail des rabatteurs, c’est d’attirer les clients. Ils ont peur de la concurrence. « Comme nous devons nous partager les clients qui étaient habitués à une seule agence de voyage, le travail de guide est indispensable pour les détourner vers nous. »,
Pour éviter de tels désordres, les voyageurs demandent l’intervention de la police et de l’administration.