Des groupes de gens qui se disent être des membres des associations d’entraide financière basées en Europe et ailleurs escroquent plus d’un en leur promettant des intérêts faramineux.
« Le nouveau membre doit payer les frais d’inscription allant de 270 000 Fbu à 400 000 Fbu et faire adhérer d’autres trois membres. »
A Gitega, ils seraient des dizaines, voire des centaines (car leur nombre reste inconnu) opérant dans le secret le plus absolu. Seuls quelques membres se consultent et choisissent les nouveaux adhérents. Selon les témoins, ces associations se développent d’une manière remarquable. Parfois, les initiateurs choisissent ceux qui ne leur poseront pas de problèmes ou qui ne les dénonceront pas aux autorités. Leur mode opératoire est le même : faire miroiter à leurs victimes des profits énormes dans un court laps de temps. A entendre les propos de ceux qui sont déjà tombés dans les filets, ces personnes leur prédisent un avenir radieux. « Ils vous citent les noms des personnes riches que vous connaissez, des policiers, des commerçants, des hommes d’églises, des hautes autorités qui ont déjà engrangé des milliers», raconte Suavis.
Après une enquête menée auprès des femmes et hommes qui ont déjà subi des multiples assauts de ces associations qui se disent être des multinationales basées en Europe ou ailleurs, les bénéfices faramineux sont leur maître mot. D’après eux, dans la plupart des cas, les recruteurs les rencontrent chez eux ou sur le lieu de travail et leur interdisent de citer leurs noms à personne avant d’avoir confiance en lui.
« Ils ont honte de porter plainte ! »
Pour certaines personnes, il s’agit de l’argent facile où on gagne beaucoup après un délai ne dépassant pas quelques jours, en plus de l’argent investi. Interviewées, certaines affirment qu’elles ont pu toucher 50 mille francs bu ou 100 mille FBU puisqu’elles ont eu la chance d’être les premiers à y adhérer.
« Si tu es malin, tu dois être parmi les premiers adhérents sinon ce sont toujours les derniers qui perdent », affirme Fabien. Même tactique chez Mélanie qui indique avoir participé dans les trois associations différentes et qu’elle a réussi à retirer ses investissements.
« J’avais la mémoire des associations comme PEAF (Projet d’Entraide et d’Autofinancement) et IDC (Initiative pour le Développement Communautaire) qui ont sévi à Gitega et d’autres régions du pays, qui nous ont dépouillé de l’argent au vu et au su de tout le monde, il y a une dizaine d’années. » Cette chance de Mélanie n’est pas pour tout le monde, plusieurs investisseurs pleurent leur argent. C’est le cas d’Abdul qui a même honte de dire ce qui lui est arrivé :
« J’ai honte de porter plainte ou d’en parler car personne ne me croira. Je n’ai aucun papier justificatif de mes investissements car on me disait que c’est par internet, Facebook que les transactions s’effectueraient !»
En attendant, les victimes se comptent par centaines et ces associations sans adresses connues ni représentants continuent d’amadouer les nouveaux adhérents. Pour les habitants de Gitega si rien ne se fait, les dégâts seront nombreux dans beaucoup de ménages.