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Gitega : l’Allemagne donne plus de 23milliards de Fbu pour l’eau

05/06/2013 Commentaires fermés sur Gitega : l’Allemagne donne plus de 23milliards de Fbu pour l’eau

La ville de Gitega a abrité jeudi les cérémonies de réception des adductions d’eau potable dans les centres urbains de cinq provinces du pays (Gitega, Ruyigi, Cankuzo Rutana et Bubanza). Le projet a coûté 14.563 millions d’Euros (soit plus de 23 milliards de Fbu) et a été financé par la République Fédérale d’Allemagne. Mais certains quartiers de Gitega ont des récriminations contre la Regideso. <doc1880|left>C’est sur la colline Rutonde que les festivités ont eu lieu. Là, tout a été mis en place pour que la production et l’approvisionnement en eau potable augmente dans la ville de Gitega. Une chambre de coloration est déjà fonctionnelle pour l’eau provenant d’une source de captage située à Simba, en commune de Makebuko. L’eau déjà traitée est stockée dans deux grands réservoirs : l’un est situé dans la vallée de Nyanzari, avec une capacité de 2000m3; l’autre a une capacité de 1500m3 et est situé au sommet de Rutonde. Les travaux de captage et de pose des tuyaux ont duré 18 mois et ont été effectué par la société française SOGEA-SATOM. Tous les orateurs ont souligné l’importance de l’eau potable dans la vie de la population. Pour Sylvestre Sindayihebura, gouverneur de Gitega, l’insuffisance de l’eau potable dans sa province faisait souffrir beaucoup de familles. Aussi a-t-il appelé la population à ne pas gaspiller cette ressource rare. «Il n’y a pas si longtemps, les élèves internes se bagarraient avec les villageois pour une goutte d’eau. Songez donc à ne pas laisser couler inutilement l’eau des robinets. Protéger aussi ces infrastructures contre les malfaiteurs qui viendraient les saboter », a-t-il insisté. L’ambassadeur de l’Allemagne au Burundi a indiqué que son pays a décidé de doubler son soutien dans la lutte contre la pauvreté. Et d’ajouter que l’eau potable est l’un des signes du développement d’un pays. « Nous estimons que l’accès de la population à l’eau potable est un droit de l’homme », a-t-il signifié. Selon le ministre de l’Energie et des Mines, Moïse Bucumi, le gouvernement burundais entend faire de l’assainissement et de l’adduction d’eau potable son programme phare. Il a encouragé les projets dans ce domaine. Au nom du gouvernement burundais, le Deuxième Vice- président Gervais Rufyikiri, a remercié l’Allemagne pour son appui et appelé les bénéficiaires à toujours payer leurs factures de consommation à la Regideso. Cela, a-t-il expliqué, permettre à cette société d’accomplir convenablement sa mission. « L’eau, c’est la vie. Avant l’étude du projet, la production de l’eau potable dans les centres urbains de ces cinq provinces était insuffisante. La population allait puiser dans les rivières environnantes et, ainsi, elle partageait l’eau avec les grenouilles. L’apport du projet est immense pour les bénéficiaires. Il y a lieu d’affirmer que les résultats sont satisfaisants », a-t-il annoncé. Deux poids deux mesures Néanmoins, ces travaux suscitent déjà des inquiétudes au sein de la population urbaine de Gitega. Au départ, il s’agissait d’alimenter en eau potable toute la ville de Gitega et ses environs. Mais dans différents quartiers, notamment les tout nouveaux, l’eau semble se raréfier. Malgré un haut débit estimé à 113 ,5litres/sec sur un réseau linéaire de 246 ,5km, certains affirment même que seuls les quartiers huppés de la ville de Gitega sont régulièrement servis au détriment d’autres. Ces derniers pointent du doigt la Regideso. « Jusqu’à quand la Regideso continuera-t-elle de nous ignorer ? Parfois, l’eau coule dans nos robinets dans les heures avancées de la nuit comme si nous devions rester éveillés », se plaint Egide Nzosaba du quartier Gahera. Tandis que les uns affirment avoir cette eau en quantité insuffisante et d’une façon irrégulière, d’autres disent que leur situation n’a pas changé. « Certes, de nouvelles canalisations sont visibles ici et là; mais aucune amélioration. Peut- être que les travaux ne sont pas terminés. On nous faisait croire que dès que la SOGEA-SATOM aurait terminé ses travaux l’eau serait en abondance. Curieusement seuls ceux qui en avaient avant en profitent », commente Denise Nduwayo. Elle affirme être toujours approvisionnée par les taxis-vélos. Face à ces critiques, Jean-Claude Manirakiza, chef d’antenne régionale de la Regideso, tranquillise les habitants. Il indique que le problème est en train d’être résolu : « Le seul problème, ce sont les coupures d’électricité dans les stations de pompage qui perturbent la normalisation de l’adduction. » Par ailleurs, selon des sources proches de SOGEA-SATOM, le rééquilibrage du réseau de distribution n’est pas encore terminé.

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