Les musulmans de Gitega fêtent la fin du ramadan dans l’indifférence et la pauvreté. Pas de bousculades au marché et dans les magasins comme d’habitude.
Il est 14h au marché central de Gitega. A une journée de l’Aïd el fitr, la place n’est pas encombrée. Ce marché, situé au centre-ville, propose toutes sortes de produits. On peut y trouver toutes les marques de chaussures, des jouets pour enfants et des vêtements pour hommes et femmes, mais la plupart sont des contrefaçons, proposées à des prix défiant toute concurrence. D’habitude à la veille de cette fête musulmane, les gens se bousculent pour acheter vêtements et chaussures neufs.
Même décor du côté des denrées alimentaires. Juma, accompagné par son domestique, indique qu’il ne peut pas se permettre de faire la fête à cause de la pauvreté.
« Je pense que le riz et les ndagalas feront l’affaire. Dans le passé, c’était une habitude d’abattre un mouton ou une chèvre pour la fête. »
Les commerçants s’indignent
Désespérés, les commerçants indiquent que les gens ne se précipitent pas dans les magasins. Pour cause, la pauvreté des ménages. Nyoni est un boucher au marché de Gitega. Il avait abattu cinq vaches pour cette journée tout en espérant empocher des gains.
« Je croyais que les musulman allaient venir nombreux acheter la viande comme c’était les années précédentes. Je ne vais pas récupérer mon capital.»
Gaston souligne qu’il comptait vider tout son stock de riz, mais il vient de terminer toute une semaine sans vendre même 100kg.
« J’ai même baissé le prix mais rien ne va .On dirait que la fête est ajournée.»