Des enseignants formateurs dans 6 écoles-pilotes viennent de suivre une formation, du 24 au 25 octobre, sur le langage des signes et l’écriture en braille dans la province de Gitega. Ils savent maintenant l’attitude à prendre devant un enfant handicapé et sont capables de transmettre leur savoir.
<doc5772|right>Ils sont 24 enseignants à avoir bénéficié de cette formation. Les gestes enseignés des mains, des lèvres ou de la tête, ont fait qu’il y ait une ambiance joviale. Adidja Inamahoro, enseignante à l’E.P Mirango I (Commune de Kamenge) et bénéficiaire de la formation, reconnaît qu’elle est d’une grande utilité : « Désormais, nous savons quel comportement adopter devant un enfant handicapé, quel que soit son handicap. Avant, il avait beaucoup de difficultés à s’adapter dans le milieu scolaire. Aujourd’hui c’est possible. »
Elle indique qu’au retour dans leurs écoles respectives, les autres enseignants, qui n’ont pas suivi la formation, profiteront de ce que leurs collègues auront appris. « Il y a également un suivi lorsque nous pratiquons, dans les écoles, les techniques et connaissances acquises. Grâce à ces dernières, les enfants handicapés s’inscrivent en grand nombre puisqu’ils sont désormais pris en compte », ajoute-t-elle. Quelques petits changements ont déjà été effectués comme l’installation de planches à certains endroits pour faciliter le passage des tricycles et des chaises roulantes, comme à l’E.P de Kanyosha III.
Le chargé de formation et du plaidoyer à l’Union des Personnes Handicapées du Burundi, UPHB, Vianney Kirajagaraye, mentionne que les participants ont vu des notions en rapport avec l’éducation inclusive. Il explique que lorsqu’une partie du système organique d’une personne devient déficient, il lui est incapable de poser certaines actions. « A ce moment, précise-t-il, son environnement peut lui faciliter la tâche ou être un obstacle. Cette formation est un signe éloquent que son milieu devient un »facilitateur » pour sa bonne intégration. » La personne évolue d’une situation du handicap (elle n’est pas beaucoup considérée, son environnement est un obstacle) à celle d’une participation sociale (l’environnement lui facilite la tâche, elle est bien intégrée). C’est le processus de production du handicap.
|| [Gitega : ils ont réussi au concours national, sont au secondaire mais sans moyens pour étudier->http://iwacu-burundi.org/spip.php?article3910] ||
Ces enseignants viennent de six écoles pilotes sélectionnées dans six communes de la province de Gitega et dans Bujumbura-Mairie : Mirango I (Kamenge), Foreami (Buyenzi), Kanyosha III, Christ Roi à Mushasha, Giheta I et Makebuko I. Ce projet initié par Handicap International en collaboration avec l’UPHB a commencé en mai 2010 pour une durée de trois ans. Son but est de favoriser l’accès des enfants handicapés à l’école. Des 915 enfants handicapés identifiés dans les six communes, 887 sont déjà sur le banc de l’école et plus de 200 enseignants ont été sensibilisés.