Quatre-vingt neuf familles Twa de la colline Zege, commune Gitega vivent dans un dénuement total. La poterie ne les fait pas vivre. Elles demandent des terres surtout dans les marais pour lutter contre la faim qui les gangrène.
Pour ces familles Twa, la poterie est un art ancestral qu’elles pratiquent depuis des temps immémoriaux. Domadesi Nzeyimana est une jeune femme de 22 ans. Mariée et mère de trois enfants. Selon elle, sa mère l’a initiée à cet art dès l’âge de quatre ans. Depuis, elle n’a jamais fait un autre métier. Sa vie tourne autour de la poterie. «Tous les jours, je me lève à cinq heures du matin.», confie-t-elle. Alors, elle fait cinq ou six kilomètres pour aller chercher de l’argile. Après cela, sa journée peut alors commencer.
Assise devant sa maison encore en construction, ses enfants tourbillonnant autour d’elle, Domadesi Nzeyimana est en train de fabriquer des marmites. A côté d’elle, d’autres sont déjà finies ou en cours de finition. Sa façon de manier l’argile, sa technique pour commencer la base, à la voir faire, on remarque tout de suite qu’elle pratique cet art depuis longtemps. Avec dextérité, elle dépose l’argile sur un morceau de pot cassé, elle le fait tourner, elle ajuste, elle remet une couche d’argile, elle polit, elle ajoute une autre couche d’argile, elle embellit son œuvre. En un clin d’œil, la marmite est terminée. Sans perdre du temps, elle la met au soleil pour sécher et commence une autre. «En un avant-midi, je peux fabriquer au moins dix marmites.»
Cet art ne les fait plus vivre
Le travail accompli par cette jeune maman n’est pas proportionnel aux recettes qui rentrent au sein du ménage. «Quand je vais en ville, j’emporte avec moi 10 ou 15 marmites pour la vente.» Après des kilomètres parcourus dans la ville de Gitega, Domadesi Nzeyimana n’en vend que trois au plus. «On n’achète plus nos marmites à cause du matériel de cuisine moderne. D’habitude, je rentre avec 1000 ou 1500 Fbu.» De cet argent, elle achète 1kg de farine, quelques ndagala et de l’huile de palme. C’est tout ce que la famille a comme repas de la journée. «C’est peu de choses mais on essaie de ne pas mourir de faim.»
Cette famille possède un lopin de terre octroyé par la commune de Gitega. Cinq mètres sur vingt-cinq. Selon Domadesi Nzeyimana, elle y cultive des haricots et du manioc. Mais, elle assure que la terre n’est pas fertile : «Nous ne récoltons presque rien. Une fois que nous aurons des terres comme les autres Burundais, je pourrais arrêter la poterie car elle ne peut plus nous faire vivre.»
Ils veulent des terres surtout dans les marais
«Pendant la saison sèche, la faim fait des ravages surtout chez nos enfants.», indique Libérate Nzotungicimpaye, représentante de ces 89 familles de Zege. Selon elle, les récoltes s’épuisent très vite car insuffisantes. Et d’ajouter qu’ils vivent sur une montagne avec un sol rocheux où rien ne pousse. Du coup, poursuit-elle, certains enfants abandonnent l’école ou vont en ville pour mendier. «Il y a des parents qui ont mis au monde 10 enfants. Avec l’espace cultivable que nous avons, des problèmes pointent à l’horizon.» Libérate Nzotungicimpaye demande à l’administration de leur octroyer des terres surtout dans les marais pour pouvoir continuer à cultiver pendant la saison sèche : «Nos frères Burundais en ont, pourquoi pas nous ? »
«Qu’ils commencent d’abord à exploiter les terres qu’ils ont. C’est un peuple difficile à gérer», martèle Valentin Nahimana, administrateur de la commune Gitega. Pour lui, cette question n’est pas fondée. Il affirme que l’Etat a donné à ces Batwa des parcelles, des chèvres et des tôles : «Ils ont reçu des chèvres dans le but de fertiliser le sol. Mais, ils les ont toutes mangées.» Certains ont même vendu leurs parcelles. Pour l’administrateur, aucun d’entre eux n’a une volonté de travailler. L’administrateur précise que la question des terres est nationale. Et de conclure : «Par ailleurs, l’Etat n’a pas de terres à distribuer.»
La discrimination d´une minorité ne donne guère crédit au gouvernement qui se prétend démocratique. Donner les mêmes possibilités à tous, c´est cela la démocratie.
C’est vrai que les Batwa constituent une ethnie qui se comporte différemment par rapport aux deux autres composantes ethniques du pays. Cela ne devrait pas suffire pour tenir ces propos de l’Administrateur de Gitega. A la dernière phrase de l’article, il dit que l’Etat n’a pas de terres à distribuer. Je m’interroge si l’administrateur communal de Gitega se prend pour le porte parole du Gouvernement. Par ailleurs, ces propos semble montrer qu’il est déconnecté de la réalité. N’est-il pas au courant de la distribution des terres dans presque toutes les communes du pays dans le cadre des villages ruraux et pire encore aux moins nécessiteux que les Batwa? Je suis de l’avis que les terres domaniales deviennent de plus en plus une denrée rare mais elles ne devraient pas l’être pour les seuls Batwa. Il est plus qu’urgent de penser à ces gens arriérés, de travailler sur le changement des mentalités plutôt que se limiter à dire que c’est un peuple difficile et donc, à ne plus aider. Le traitement discriminatoire ne mène tôt ou tard que vers la dégradation du climat social et à l’insécurité. Tout responsable administratif ou autre devrait pousser loin sa réfléxion et anticiper sur les situations potentiellement conflictuelles et porteuses de danger pour le pays, ce qui ne semble pas être le cas pour ce responsable. Comme les Batwa le disent, il est possible de leur accorder, à titre de concession, des terres de marais relevant du domaine public et privé de l’Etat. Encore une fois ce n’est pas à l’administrateur communal de les accorder. La loi no 1/13 du 9 Août 2011 est assez claire sur les autorités compétentes en matière de cession et concessions des terres domaniales.
Entièrement d’accord avec vous sur ces propos « presque » injurieux de cet administrateur
Est ce que ce Gouv de Nkuru a grandi dans une parcelle cultivable de 25m sur 5m soit 125m carrés ? Je demande a Iwacu de lui demander juste la superficie de la parcelle dans laquelle il a construit ses villa.
Meme pour une parcelle de batir, aucun autre Burundais n’est octroyé une si petite parcelle. Au moins 3 ares non? soit 300m2. Pourquoi alors donner a une famille de 10 membres 125m2 sur un rochet?
Et a propos de ses propos raciste » Peuple difficile a gérer », qui est mieux a gérer? Il n’est pas la pour gérer la population mais pour la servir.
Et voila que Mavoka va les visiter, les octroyer des chèvres et des toles et dancer avec eux, leur essuyer les pieds,…. Hypocrisie quand tu nous tiens!
Si c’était l’administrateur qui avait reçu ces dons dans les memes conditions? Il allait faire brouter la chèvre ou et fertiliser ou, construire ou dans ces 125m2 de parcelle ( Quand meme Iwacu j’espere que vous avez exagéré )
Oser dire les batwa sont un peuple difficile a gérer parce qu’ils n’ont pas pu elever des chèvres dans une parcelle de 125m2 qu’ils sont aussi supposer exploiter pour des fins agricoles sont des propos qui devraient lui conduire au cachots si les ceux qui gouvernent ou le president meme qu’il represente dans cette province étaient ….. HERAHEZA NAMWE