Un seul camion de sapeurs pompiers pour six provinces. La population demande au gouvernement d’équiper davantage ce secteur.
Des policiers en gilets blancs sont visibles dans différents endroits de la ville de Gitega. Ils se déplacent par groupe de deux ou trois, le plus souvent dans les bistrots et au marché pour vérifier l’état de propreté des lieux publics. Aux dires des uns, les prestations de la police de protection civile se limiteraient là. Mais le coordinateur provincial fait savoir que leurs priorités sont plus nombreuses qu’on le pense. Hormis le secours, la prévention et la protection entrent dans leurs attributions. « Notre mission consiste d’abord à prévenir les catastrophes par la sensibilisation de la population. Ensuite la protection de la population par des mesures préétablies. Et enfin, secourir des personnes qui sont en danger, le plus souvent à cause des incendies », a indiqué OPC1 Pierre Ngendaniyeyezu, coordinateur provincial de la protection civile à Gitega.
Au niveau des secours, les résultats ne sont pas brillants
si on tient compte des critiques. Des termes péjoratifs à l’endroit des pompiers sont en vogue dans la ville. « Arriver toujours en retard comme kizimyamwoto, ‘camion pompier’». Selon les habitants, cette interjection ne serait pas déplacée dans la mesure où aucune intervention n’a jamais été effectuée à temps. Pour l’officier de police Pierre Ngendaniyeyezu,
plusieurs facteurs empêchent ses hommes à intervenir à temps et partout : une unité pour six provinces est insuffisante pour intervenir à temps.
Vaut mieux prévenir que guérir
Le commissaire Ngendaniyeyezu préconise d’abord la prévention : « Dans chaque ménage, je conseille aux habitants de se munir d’extincteurs. » Mais selon lui, la tâche n’est pas facile pour faire comprendre l’utilité de ce matériel, car personne ne pense à un éventuel incendie. « Comment un liquide de moins de deux litres pourra stopper les flammes de toute une maison ? », se demande Etienne Bitariho, un habitant au chef-lieu de Gitega. A part les hôtels de luxe, les banques et les maisons qui abritent quelques services de l’Etat, les extincteurs sont inexistants.Aucun dispositif de sécurité pour s’approvisionner en eau en cas d’incendie n’est prévu.
« Le plus souvent nous nous dirigeons vers un ruisseau qui, parfois, se situe loin de notre lieu d’intermaison. Ce qui nous empêche de mener à bien notre mission », se plaint le coordinateur.