Les personnes présentant une infirmité envahissent les places publiques, devant les restaurants et les magasins chaque matin pour faire la manche. Pour ces derniers, c’est la seule issue pour survivre. Quant aux citadins, il faut que l’Etat s’y implique pour stopper ce phénomène.
Le phénomène de la mendicité est devenu monnaie courante, partout dans toute la ville de Gitega. Devant les magasins, restaurants, au marché, boulangeries, stations-services, parkings etc, les mendiants sont de plusieurs catégories : ceux qui sont invalides, handicapés moteurs ou autres, les personnes âgées. Et dernièrement, de nouveaux cas qui s’imposent dans la ville : des escrocs qui se font passer pour des personnes qui sont dans les hôpitaux qui n’ont pas de quoi manger et sans garde malade. Les mendiants en général sont silencieux, tendant la main, repliés sur eux-mêmes et d’autres plus âgés vous regardent bien en face, comme pour vous culpabiliser. D’autres mendiants, au contraire, récitent des phrases apprises par cœur demandant une pièce de monnaie ou tout simplement du pain. Les enfants de la rue, sont eux, plus agressifs, ils vous poursuivent sur plusieurs mètres, implorant et suppliant pour une pièce. Cette pratique se généralise et se banalise.
« Le matin, ils viennent à moto ou à vélo comme s’ils sont en retard au travail », indique un marchand ambulant. D’après lui, ces mendiants gagnent par jour plus que les salariés moyens. A en croire certaines personnes, ces mendiants surtout les femmes qui habitent les environs de la ville louent des enfants qui sont nés avec une infirmité pour aller les exposer dans les places publiques en vue d’attirer la compassion des passants.
« Il y a ceux qui ont des propriétés, des chèvres et des vaches chez eux sur la colline. Le soir, ils s’achètent une bière comme les autres personnes qui ont un emploi régulier», raconte un vendeur de charbon de Giheta.
Des tentatives de solutions encore infructueuses
Force est de remarquer que malgré toutes les tentatives de l’administration pour éradiquer le phénomène, le nombre des mendiants ne diminue point et leurs conditions ne s’améliorent guère. A Gitega, il y a un certain temps, les éléments de la police essayaient de chasser tous les mendiants dans les places publiques. Malheureusement, force est de constater qu’après quelques jours, les mendiants sont toujours là, même plus nombreux encore. Selon certains d’entre eux, ils le font malgré eux car c’est leur seul moyens de vivre.
Il faut préciser cependant que la loi burundaise interdit de mendier mais pour beaucoup, l’aumône est un acte de générosité exercé volontairement pour soutenir un nécessiteux.