Comme c’était beau de voir le Premier ministre rwandais prendre part aux cérémonies marquant le 59e anniversaire de l’indépendance du Burundi.
Et comme c’était encourageant de le voir dans la tribune d’honneur assis à côté de son homologue burundais échangeant amicalement quelques mots.
Et quel message du Premier ministre Rwandais, ce jour ! « Je suis venu réitérer l’engagement du Rwanda à travailler avec vous Monsieur le Président de la République pour renforcer notre partenariat stratégique. Je suis convaincu que nous sommes prêts à travailler pour la consolidation et la promotion des relations existantes d’amitié au profit de nos deux peuples ». Un engagement solennel.
Et c’était pareil dans le message livré par le Chef de l’Etat : « Votre visite au Burundi est comme un miracle après de longs mois de ’’taquineries’ ce qui arrive entre cousins, comme on dit chez nous’. C’est un signe éloquent, nous avons compris le message.… Il nous faut entamer un nouveau chapitre, une ‘’Nouvelle Alliance’’ et mettre un terme au passé pour laisser la place au présent ». Un message plein d’espoir.
Le réchauffement des relations entre Kigali et Gitega, c’était encore cette rencontre entre les deux chefs de la diplomatie au poste-frontière de Gasenyi-Nemba.
Il y a également d’autres signes : ces remises des deux côtés de présumés combattants et leurs armes sous la supervision du Mécanisme Conjoint de Vérification Elargi (MCVE) de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL).
Signalons aussi ces échanges de bières, Skol et d’Amstel entre le gouverneur de la province de Kayanza et son homologue du sud du Rwanda et dernièrement les réunions tenues entre les gouverneurs de Kirundo, Muyinga, Cibitoke et Kayanza avec leurs homologues du sud, de l’est et de l’ouest du Rwanda. Le souhait qui revient est la réouverture des frontières pour la circulation des biens et des personnes.
Le réchauffement des relations entre Kigali et Gitega prend du temps, au risque de se refroidir surtout que le Premier ministre Burundais a déjà tracé une ligne rouge : « Le Rwanda n’a pas encore répondu à notre requête de remettre les putschistes hébergés dans ce pays dont le Général Godefroid Niyombare. Aussitôt notre demande honorée, les relations retourneront à la normale. Voilà ma position sans détours et sans mâcher les mots.»
Malgré cela, le chef de l’Etat rwandais reconnaît qu’il y a un pas franchi dans la bonne direction : « Nous voulons améliorer nos relations et le Burundi manifeste cette volonté.»
Selon certaines sources, à un certain moment, une « relocation » de ces ’’putschistes honnis’’ par Gitega sous la houlette des organisations internationales et sous-régionales aurait été envisagée, ce qui permettrait enfin un tête-à-tête Kagame-Ndayishimiye. Sûrement qu’il faut donner le temps au temps…
Je pense que les autorités burundaises qui ont encore une position semblable à celle de son Excellence le PM AG Bunyoni devraient être réalistes et regarder les choses en face.
Quid si le Rwanda demandait l’extradiction des Interahamwe qui sont au Burundi, des fois protégés voire employés par les instances de l’Etat?
Et pourquoi pas demander de juger les ancients réfugiers burundais qui ont trempé jusqu’à la moelle des os dans le Génocide contre les Tutsi du Rwanda, un Génocide qui, celui là, a été reconnu par l’ONU et dont les responsables (certains du moins), ont été jugés et condamnés par un Tribunal International?
Bref, que tout le monde soit réaliste et éviter de faire le malin car, A MALIN, MALIN ET DEMI!
Abo mudashaka muraba « censura »: kari akarimi.
Note du modérateur
Oya nukuri umuntu adatukanye vyose birahita !
Quid des sans échecs et autres forces de mal qui ont mis Bujumbura à feu et à sang en 93-94 qui sont aujourd’hui dans les instances dirigeantes du Rwanda? Le Burundi serait en droit de les réclamer aussi pour être jugés. Et ce mal perdure depuis bien longtemps: certains se souviennent sans doute du génocide de 1972-73? Oh oui, là aussi certains activistes étaient rwandais. Les génocidaires ne sont pas moins génocidaires du seul fait que leur crime n’a pas encore été reconnu par l’ONU.
« Le Rwanda n’a pas encore répondu à notre requête de remettre les putschistes hébergés dans ce pays dont le Général Godefroid Niyombare. Aussitôt notre demande honorée, les relations retourneront à la normale. Voilà ma position sans détours et sans mâcher les mots.» PM burundais
La paix n’a pas de prix. L’homme que nous aimons détester et qui est pourtant le leader le plus admiré en Afrique et une sommité mondiale, Kagame, l’a bien compris. Il est allé chercher les généraux de l’armée de Habyalimana dans les forêts congolaises et les a réintégrés avec leur grade. Les officiers rebelles rwandais livrés par l’ancien homme fort du régime feu général Adolphe Nshimirimina vivent désormais tranquille à Kigali.
On peut détester feu Buyoya au point de refuser qu’il repose dans la terre de ses ancêtres mais il faut reconnaître que c’était un véritable homme d’Etat qui a privilégié la paix à la guerre au point de remettre le pouvoir à ….( censuré) qui avaient tant terrorisé la ville de Bujumbura. Il avait compris que la paix n’avait pas de prix. Au point de donner le pouvoir à une rébellion armée dont les seuls exploits militaires étaient (.censuré..) . Et nous avons eu la paix pendant 10 ans. Il a fallu 2015 pour nous rappeler qu’il fallait mettre encore le pays à feu et à sang ce qui est notre seconde nature depuis 60 ans.
Aux lendemains des massacres des jeunes de 2015, un haut dirigeant de passage dans la région se félicita que des t. étaient aussi devenus des réfugiés. Il ne sait pas que les réfugiés sont un facteur de guerre et de troubles et que si les Grands Lacs ont été détruits c’est à cause de la persécution des réfugiés depuis 1959. La paix n’a pas de prix. Il faut viser l’essentiel, la paix, la paix, la paix par tous les moyens et oublier la vengeance et la cruauté.
Commençons par situer chronologiquement les faits. Il y a d’abord cette échange d’amabilités entre les autorités burundaises et rwandaises lors de la commémoration de l’indépendance au Burundi. Il y a ensuite la sortie du Premier ministre burundais relativement au renvoi au Burundi des putschistes de 2015 comme préalable à une normalisation éventuelle entre Bujumbura et Kigali. Il y a peu après et, assez paradoxalement, des faits qui prennent le contre-pied de cette sortie à savoir l’échange des combattants entre les deux pays et la visite des autorités frontalières en deçà et au-delà de la Kanyaru.
Ce qui ressort de cette chronologie et, en particulier, la mise en relief de la sortie du Premier ministre burundais dans votre analyse, c’est la volonté lancinante de camper le Burundi et le Rwanda sous les traits de frères ennemis irréconciliables, des binômes qu’oppose une altérité radicale. Dans une dynamique ou, on le voit bien, les signes de bonne volonté de part et d’autre l’emportent manifestement sur les irritants, cette consistance soulève toute une série d’interrogations dont on ne peut faire l’économie: pourquoi cet acharnement à présenter les relations entre le Burundi et le Rwanda comme une véritable »usine à gaz »? (usine à gaz: système difficile à comprendre ; projet ou construction très compliqué et incohérent) Quels sont les mobiles à la base de cette démarche? Quelles peuvent en être les conséquences? Peut-on s’abstenir de penser que c’est l’algorithme ethnique qui surdétermine votre analyse et vient hypothéquer le logiciel des relations entre Kigali et Bujumbura dans un domaines, les relations entre les nations ou, nous assure-t-on, l’intérêt bien senti des Etats l’emporte sur tout le reste?
D’autre part, la distribution des rôles dans cette construction positionne, face au Rwanda plein de bonne volonté (cfr les propos du chef de l’État rwandais que vous citez à la fin de votre texte) mais désemparé par les sauts d’humeur de son voisin. Un partenaire burundais effectivement présenté comme soupe au lait, irascible, imprévisible, cyclothymique en un mot (la cyclothymie est un trouble de l’humeur ou se succèdent sans transition des phases d’euphorie et de dépression). Pourquoi ce parti pris?
Certains Burundais ne savent plus ce qu’ils sont. Ils ont tellement absorbé tout ce qu’on leur fait miroiter de l’extérieur, comme une éponge, qu’ils sont devenus comme des apatrides volontaires. De quel côté êtes-vous? De celui des pyromanes de votre propre pays? Des hallucinés imbus d’ethnisme à outrance? Ouvrez donc vos yeux: le syndrome de l’ethnicisme se guérit de jours. Les maladies qui rongent l’ethniciste aussi.
A vous autres journalistes: le journal qui travaille contre son propre peuple, son propre pays, devrait jeter, ne fut-ce que de temps en temps, un coup d’œil à l’éthique journalistique. L’indépendance journalistique commence par l’indépendance économique sinon on devient le valet des Soros et Cie, même malgré soi.
Et ce n’est pas toujours malgré soi. Les intérêts personnels priment malheureusement sur ceux de la nation chez nos journalistes burundais. Un désastre!