De la rivière Ruvubu à la colline Mutobo en passant par la colline Mashitsi, la délégation de l’ l’East African Community (EAC) s’est rendue sur plusieurs sites des fosses communes de 1972. Pour le Secrétaire général de cette communauté, il est important de soutenir le travail de la CVR.
Cette délégation de l’EAC, conduite par son secrétaire général, Libérat Mfumukeko, a visité, ce jeudi 24 septembre 2020, plusieurs sites des fosses communes se trouvant dans les provinces de Karusi et Gitega. Cette visite a commencé sur la rivière Ruvubu, commune Shombo en province Karusi où 8 fosses communes de la crise de 1972 ont été découvertes. Selon le président de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR), il y avait plus de 7000 victimes. «Elles sont originaires des provinces Gitega, Karusi, Ruyigi, Ngozi, Mwaro et ailleurs.» Selon lui, les victimes étaient d’abord arrêtées, transférées dans un camp militaire à Gitega, conduites au parquet de Gitega et par après jetées dans des fosses communes. «Ces victimes n’ont pas été condamnées par aucune juridiction.»
La délégation s’est rendue ensuite sur le site de la colline Mashitsi de la commune Giheta en province Gitega. Quatre fosses communes de 1972 ont été découvertes avec 1791 victimes. Selon Pierre Claver Ndayicariye, les témoins indiquent que ce sont les autorités administratives et militaires qui identifiaient les sites. «Dans ces fosses communes, nous avons trouvé des habits, des chaussures et même une prothèse dentaire en or.» Le troisième site visité se trouve sur la colline Mutobo dans la même commune Giheta. «Nous avons trouvé 2 fosses communes. La première se trouvait sous une maison. C’est le propriétaire qui nous a renseignés. 658 victimes étaient ensevelies dans ces fosses communes», a expliqué le président de la CVR. D’après ce dernier, la CVR travaille aujourd’hui, principalement, sur la crise de 1972 et par après elle va aussi se pencher sur les crises de 1988 et 1993.
«Le travail de la CVR est important pour la réconciliation du pays»
«C’est une visite de travail avec des collègues du département Paix et Sécurité et aussi des Affaires politiques de l’EAC ainsi que les cadres du ministère en charge des Affaires de la Communauté est-africaine», a indiqué Libérat Mfumukeko. Selon lui, le traité établissant cette communauté les oblige d’assister les pays en matière de paix et sécurité. «Nous avons été invités par la CVR pour que nous puissions nous rendre compte de l’envergure du travail qu’elle est en train d’accomplir mais aussi nous faire rencontrer l’histoire du Burundi. Il est important que les autres pays de la communauté connaissent cette partie cachée de l’histoire du Burundi.» Libérat Mfumukeko trouve qu’il est important d’appuyer les structures mises en place, notamment la CVR et autres, pour la reconstruction du pays après des crises répétitives. «Nous allons communiquer ce message à nos collègues de l’Afrique de l’Est en leur montrant ce qui est en train d’être fait par la CVR, leur expliquer les objectifs et leur demander d’appuyer le Burundi.»
Le président de la CVR, Pierre Claver Ndayicariye, a profité de cette occasion pour inviter tous les ambassadeurs accrédités au Burundi de faire de même.