Les bouchers et les vendeurs de la viande affirment qu’ils risquent de travailler à perte en appliquant les prix fixés par l’administration car sur le marché les bœufs et les chèvres continuent de coûter cher. Par contre, la population souhaite que la mesure s’étende aussi sur le riz et le haricot.
Les gens ne s’attendaient pas à ce qu’ils se conforment aux prix officiels. Malheureusement, ils se sont exécutés sans qu’on les tape dessus. Au marché et dans les boucheries de différents quartiers de la ville de Gitega, le kilo de viande sans os est aujourd’hui vendu à 11 mille BIF.
Mais, les bouchers et les vendeurs de la viande se plaignent des prix actuels. Selon eux, ils ne reflètent pas la réalité sur le terrain car les vaches coûtent toujours cher. « Ils ont pris cette mesure sans nous consulter. Où sont les bœufs qui coûtent moins cher maintenant ?», se demande le boucher du marché central de Gitega.
Selon lui, la mesure d’enfermer les vaches et les petits ruminants dans les étables a favorisé la raréfaction des bêtes domestiques. Les vaches sont élevées par les riches qui sont capables d’acheter le fourrage, sinon beaucoup d’éleveurs se sont séparés de leurs bêtes à cause des dépenses énormes. « Le marché est vide, parfois nous rentrons sans acheter aucune vache à abattre.
Il faut parcourir une ou deux provinces pour trouver un taureau. Avant j’achetais 10 voire même 15 bêtes à la fois mais maintenant si je parviens à avoir deux, c’est comme un miracle », ajoute-t-il. Ce boucher qui affirme avoir effectué ce métier plus de dix ans indique que les temps sont durs. Lui comme tous les autres déplorent la manière dont la fixation des prix a été exécutée.
D’après eux, la baisse des prix par le gouvernement est légitime pour soulager la souffrance de la population des montées fulgurantes des prix, mais la justice serait que tous les autres produits et denrées alimentaires suivent le mouvement.
« Que cette mesure ne se limite pas à la viande seulement »
A Gitega, la population jubile, mais elle indique que cette mesure devrait inclure les autres denrées alimentaires qui prennent un envol spectaculaire. Pour cette population, les commerçants et les grossistes engrangent beaucoup de bénéfices alors que les simples citoyens subissent de lourdes conséquences de l’inflation. « Il faut aussi baisser la farine, le haricot, le riz qui continuent de monter. Maintenant ce qui importe ce sont ces produits de première nécessité », appelle Daniel de Nyabiharage.
Lambert Niyonkuru, un des représentants des bouchers de Gitega, affirme que cette mesure ne va pas arranger les choses car ils travailleraient à perte même s’ils vendaient le kilo à 12 mille Fbu.
« Un taureau est négocié 2 millions de nos francs. Avec ce prix, les bouchers ne vont rien gagner ». D’après lui, il ne sera pas étonnant s’ils arrêtent d’abattre les bêtes et de vendre la viande.« Nous ne sommes pas pour la hausse des prix, mais il faut être réaliste. Tout est cher aujourd’hui et nous fréquentons le même marché. Qu’on fixe les prix sur les autres produits ».