Dimanche 22 décembre 2024

Société

Gitega – Giheta/ Le Burundi risque encore une fois de perdre une star

27/11/2018 Commentaires fermés sur Gitega – Giheta/ Le Burundi risque encore une fois de perdre une star
Gitega – Giheta/ Le Burundi  risque encore une fois de perdre  une star
Adrienne Nahimana :« Je n’ai plus un seul sou, toutes mes économies sont épuisées ! »

Adrienne Nahimana, la célèbre actrice du feuilleton Ninde est en train de souffrir dans l’oubli total. Terrassée par la maladie, elle ne quitte plus sa maison et ne bénéficie pas de soins médicaux adéquats.

Rongée par le diabète et sans moyens de se soigner, Adrienne Nahimana est aujourd’hui l’ombre d’elle-même. Affaiblie par la maladie et mal soignée, l’actrice reste clouée sur son lit chez elle sur la colline Kabanga en commune Giheta depuis des mois. Si elle n’est pas aidée par sa belle- fille pour quitter son lit, elle fait plus de 10 minutes pour sortir de sa case pour profiter de la chaleur du soleil matinal.

Rencontrée chez elle, la femme vigoureuse qui avait marqué par son humour le feuilleton Ninde (il passe chaque semaine à la Radio Nationale du Burundi depuis 1981) est aujourd’hui méconnaissable. Seule sa voix est restée intacte. Pour le reste, elle a beaucoup maigri et a déjà perdu plus de 40 kilos. Assise sur une chaise, traits tirés, regard vide, Adrienne Nahimana nous confie son calvaire depuis que les médecins lui ont diagnostiqué sa terrible maladie.

« C’est depuis le mois de juillet 2018 que j’ai su que je souffre du diabète. J’étais sonnée car dans ma famille personne n’avait jamais été diagnostiquée de cette maladie. Depuis ce jour, j’ai commencé à perdre du poids.» Selon ses propos, le régime alimentaire que les médecins lui ont imposé coûte cher. Manger est devenu un cassez -tête pour sa famille.

«  Ils m’ont strictement interdit de manger du haricot sec, de la pâte de manioc, des patates douces et de l’huile de palme alors que c’est l’alimentation de base chez nous.» En plus, l’actrice dit qu’elle n’a plus les moyens de se faire soigner convenablement. Sans la mutuelle de santé, acheter de l’insuline ou d’autres médicaments sans le concours des bienfaiteurs lui est aujourd’hui impossible. Il y a quelques mois, une connaissance l’avait aidée une fois à payer les frais de l’hospitalisation à Bujumbura. « Je n’ai plus un seul sou, toutes mes économies sont épuisées. »

Pour plus d’assistance médicale

Malade dans l’ignorance totale, sa famille et ses voisins appellent à l’aide pour que leur voisine ne disparaisse pas comme Antime Baransakaje, le patriarche des tambourinaires de Gishora à Giheta.

« Les Burundais s’investissent beaucoup à l’enterrement de quelqu’un mais restent indifférents quand il est encore vivant. Maintenant l’administration est dans le silence et n’intervient pas. Mais quand elle rendra l’âme, nous allons les voir se bousculer à organiser des cérémonies grandioses », déplore un voisin de Nahimana Adrienne. Pour la population de Giheta, il est temps que l’ l’Etat et les bienfaiteurs sortent de leur inaction. « Elle et son groupe Ninde ont beaucoup travaillé pour le pays. Ils ont donné aux Burundais le goût d’ écouter la radio et de regarder la télévision nationale.»

Interrogée pour savoir ce que l’administration aurait déjà fait pour soutenir Adrienne Nahimana, l’administrateur de la commune Giheta a répondu qu’il n’était pas au courant .

« Personne ne m’avait encore informé. Demain ou après-demain, j’irai chez elle pour m’enquérir de cette situation », a promis Alexis Manirakiza.
En attendant, Adrienne Nahimana ne demande que des médicaments réguliers pour soulager ses douleurs.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Que la compétition politique soit ouverte

Il y a deux mois, Iwacu a réalisé une analyse de l’ambiance politique avant les élections de 2020 et celles à venir en 2025. Il apparaît que la voix de l’opposition est presque éteinte. Il n’y a vraiment pas de (…)

Online Users

Total 3 535 users online