Lundi 25 novembre 2024

Société

Gitega – Eau de la Regideso. Deux poids deux mesures

30/09/2020 Commentaires fermés sur Gitega – Eau de la Regideso. Deux poids deux mesures
Gitega – Eau de la Regideso. Deux poids deux mesures
File d’attente devant une borne fontaine au quartier Magarama.

Quand l’eau n’est pas suffisante pour toute la ville de Gitega, les quartiers comme Magarama, Nyamugari, Yoba sont les premiers à être à sec. Très souvent, il peut se passer toute une semaine sans avoir une goutte d’eau dans le robinet. Pour la population, c’est de la discrimination pure et simple.

Dans les ménages, les robinets sont souvent à sec, et parfois de la rouille aussi s’invite dans les tuyaux. Très tôt le matin, c’est la course infernale des domestiques vers les marigots plus proches des quartiers. Arrivés là-bas, c’est un véritable combat pour remplir un bidon de 20litres, Ce sont les grands gaillards qui puisent les premiers, les faibles et les femmes doivent attendre leur tour.

« Je me suis réveillée à 5h du matin, mais voilà que je retourne à la maison vers 8h. Je ne sais pas comment je vais me débrouiller pour servir le repas à temps », explique Gérardine une domestique de Yoba. D’après les habitants de ces quartiers populaires, il est devenu une habitude pour la Regideso de couper l’eau quand le débit de l’eau diminue.

« Comment les hôtels et les autres quartiers huppés sont toujours servis alors que chez nous nous n’avons même pas une goutte ? Ne payent-ils pas les factures comme nous ? », s’interroge Bosco de Magarama. Les habitants ne comprennent pas pourquoi sur les stations on lave des dizaines de véhicules toute la journée. Pour eux, c’est du deux poids deux mesures. Si réellement l’eau n’est pas en suffisance, il fallait appliquer un délestage entre les quartiers. Pourtant, il y a des quartiers qui passent des semaines sans goutte d’eau alors qu’ailleurs ils arrosent les fleurs et les gazons.

Ils font savoir qu’ils soupçonnent certains agents de cette société qui fermeraient les vannes de certains quartiers pour alimenter les hôtels et les restaurants moyennant quelques sous.

Un commerce parallèle s’installe

Pour palier à ces coupures intempestives de l’eau de la Regideso, la population de ces quartiers se débrouille en achetant un bidon à 500Fbu chez les taxis-vélos qui se sont transformés en vendeurs d’eau. Pour la lessive, il faut payer 300fbu pour une chemise et 500Fbu pour un pantalon chez les lavadeurs improvisés.

« En plus de la ration, il faut se munir d’un billet de 5000Fbu pour l’eau. Je ne vois pas l’utilité d’être un client de la Regideso si nous ne pouvons pas avoir de l’eau propre », déplore Pascal de Magarama. Selon lui, prendre une douche chaque matin est une gageure.

Les douches et les toilettes de l’intérieur ne sont plus utilisables, ils utilisent les latrines naguère réservées seulement aux domestiques. A la Regideso de Gitega, la question n’est pas de la discrimination mais plutôt une quantité insuffisante surtout pendant la saison sèche. « Aucun quartier n’est privilégié ou discriminé, seulement la ville de Gitega est devenue grande alors que les sources d’eau ne sont pas nombreuses. Quand nous envoyons l’eau dans certains quartiers et que la pression n’est pas grande, c’est très rare que les ménages reçoivent tous cette eau », déclare Ir Jean-Claude Manirakiza, chef de la région Est. Pour lui, la quantité d’eau a diminué sensiblement dans les réservoirs de cette société à la suite des tarissements des sources d’eau. Selon lui, la destruction de l’environnement autour des sources de captage aggrave la situation en saison sèche. La solution serait de ne pas gaspiller le peu d’eau disponible et protéger les sources existantes en attendant que les nouvelles soient construites.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

Online Users

Total 1 143 users online