La police fait la chasse aux marchands ambulants. Ils sont parfois emprisonnés et leurs marchandises confisquées. Ils crient à l’injustice.
Leur nombre augmente de manière exponentielle. Des avenues entières coupées à la circulation, un marché à ciel ouvert. Ils proposent plusieurs produits : casseroles, lingerie, casquettes, chaussettes, vêtements, produits de beauté, chaussures… Se mêlent à eux vendeurs de fruits, d’arachides, de beignets, etc. Au centre-ville, lieu à forte densité commerciale, la population rentabilise ses seuils de porte. Pour qu’un marchand dépose son étal devant la maison, il doit verser une rente au propriétaire de la maison attenante : 2 000 Fbu par jour.
Actuellement, la tolérance dont faisaient preuve à leur égard les autorités s’est émoussée. Policiers en uniformes et les autres en civil jouent au chat et à la souris avec cette catégorie de commerçants. Les échauffourées entre policiers et autorités du marché sont monnaie courante. Ils sont malmenés par la police et parfois même emprisonnés, leurs marchandises confisquées.
Fabien est réparateur de téléphones mobiles et vendeur d’accessoires. Agé de 30ans, ce natif de Ruyigi est diplômé en électricité depuis 2010. Il a essayé en vain de dénicher un emploi. A partir de 2013, le boom des portables lui a été bénéfique. Il a installé son matériel de réparation sur le trottoir. Il y a une semaine, toutes ses affaires ont été saisies par la police. Et de s’interroger : «Vais-je voler ou mendier ? C’était ma seule survie.»
« Ils causent du désordre ! »
Selon Wenceslas Manirakiza, commissaire du marché de Gitega, c’est pour protéger ceux qui ont des stands. « Ces vendeurs font une concurrence déloyale et ne payent ni taxes ni impôts. En plus leur attroupement bloque le passage et les malfaiteurs se mêlent avec eux. » Pourtant, les autres commerçants ne les condamnent pas : «On les connaît, ce sont des voisins, des amis. Ils n’ont pas de capital pour louer une place au marché. De toute façon, c’est mieux que de voler ou d’agresser les gens». Ces marchands ambulants travaillent pour les commerçants qui ont des magasins. Pour éviter la faillite, ils traitent avec eux, leur fournissant les produits pour qu’ils les écoulent contre une commission.
Oui, ils doivent etre chasser pour reglementer le commerce. Cela est normale partout au monde meme au niveau du paradis qui vous a accuelli en Europe, le commerce est effectivement reglemente. Merci
C’est vous et vos maitres corrompus et assoiffés de pouvoir que l’on devrait chasser. Les burundais s’en porteraient beaucoup mieux, et pas que les marchands ambulants !
Alors que l’économie bat de l’aile, et que la population est passée en mode « survie », des gens bien assis dans leurs bureaux climatisés et tout à fait déconnectés de la réalité font de l’excès de zèle en privant ces pauvres gens de leur unique source de survie…que voulez vous à la fin?le moment est vraiment mal choisi pour mener ce genre d’opération.
@ M. Hima Jérémie
Vous en avez vraiment contre l’Occident et ceux qui y vivent!
[ Et en Europe, aussi, quand une constitution limite le nombre de mandats qu’un président peut exercer, on respecte la constitution … 🙂 ]
Il n’y a pas si longtemps – disons soixante ans, il y avait encore dans nos pays européens des colporteurs, des aiguiseurs de couteaux et des rétameurs. Ils n’étaient ni pourchassés par la police, ni harassés par des arrestations répétées. J’imagine qu’ils étaient en possession d’un permis d’exercer leur activité, pour certains du moins.
Chez vous, on a l’impression que les commerçants qui ont « pignon sur rue » cherchent à se débarasser d’une concurrence gênante. Ou bien, on veut réduire le plus possible les mouvements incontrôlables de personnes.
Parce que la sécurité règne dans votre pays, et qu’entre le gouvernement et la population règnent une confiance et un respect absolus. Ah – vous pensez que, là, je me trompe ?