Après la mesure prise pour paver les abords des routes goudronnées dans la ville de Gitega par les propriétaires des immeubles, les banques, les compagnies d’assurance, beaucoup s’exécutent malgré quelques réticences. La question reste de savoir si devant les immeubles ou parcelles non privées la mesure sera appliquée.
Considérée avant comme une mesure contraignante, des gens ont commencé à traîner les pieds pour paver la partie entre leurs parcelles et la route goudronnée. Aujourd’hui, rares sont les particuliers et les privés qui n’ont pas encore entrepris de paver les rives de la voirie urbaine située entre leurs parcelles et la route. Chaque matin, les maçons et les aide-maçons s’activent à poser les briques en béton et autres matériels. Le mortier n’est pas nécessaire, le sable est assez suffisant pour fixer ces pavés. Et aussi, les moins nantis utilisent les pierres et le ciment car selon eux, ces briques en béton coûtent énormément cher.
« J’avais d’abord pensé à faire une commande des briques en béton, mais à 25 000 BIF le mètre carré, la facture était au-dessus de mes moyens et j’ai opté pour ces pierres. Ce n’est pas présentable mais elles font l’affaire pourvu qu’il n’y ait pas de boue entre la route et ma clôture comme l’administration nous l’a recommandé », affirme, Pascal un habitant de Magarama. Et Claver d’abonder dans le même sens : « Ça nous coûte cher mais comme c’est le développement, rien à faire nous devons exécuter cette mesure malgré le peu de moyens que nous possédons.» Pour beaucoup, cette campagne d’embellir la ville de Gitega est un projet qui les avait pris en dépourvu.
« Nous avons été surpris car personne n’avait prévu d’utiliser un tel budget dans un laps de temps. Il m’a fallu contracter un crédit dans une banque pour que demain on ne me considère pas comme quelqu’un qui ne veut pas le développement », avoue Léopold.
« La charité bien ordonnée commence par soi-même»
Dans cette campagne de mettre la ville et les abords des routes propres, les privés déplorent la manière dont l’administration gère la question des sociétés étatiques. Selon eux, l’administration devrait donner un exemple avant de prendre des décisions pour les autres.
« C’est deux poids, deux mesures. Devant les immeubles appartenant aux sociétés de l’Etat et paraétatiques. Au lieu de faire comme ils nous l’ont obligé, ils veulent y planter du gazon comme si nous étions incapables de l’entretenir », pointe un propriétaire d’un motel au centre-ville de Gitega. D’après les propriétaires des maisons et boutiques situées au centre- ville ou sur les voies principales, ceux qui avaient commencé à montrer une résistance ont été sommés de le faire vite sous peine de voir toutes les activités exercées dans leurs maisons fermées.
« Nous l’avons fait à la hâte car nous étions sous menace alors que c’est par là que nous tirons tout notre revenu», précise Espérance. Et pour les autres, cette mesure est salutaire mais ils ne comprennent toujours pas pourquoi l’administration ne fait pas de même.
« Certes, nous gagnons beaucoup avec cette mesure car nos terrasses et nos maisons ne sont plus poussiéreuses mais il faut que tout le monde sans exception le fasse, estime Isaïe. Pour le chef de zone urbaine de Gitega, cette mesure est appliquée pour tout le monde sans exception.
« Pour ces espaces qui approchent les établissements non privés, la commune s’en charge en instaurant un espace vert à défaut d’y mettre les pavés. Mais la ville doit et sera propre et agréable à visiter », déclare Butoyi Hussein.