Certaines femmes Batwa de la province Gitega n’enregistrent pas leurs enfants à l’Etat-civil. Du coup, ces derniers ne peuvent pas bénéficier de la gratuité des soins pour les moins de 5 ans.
«Mes deux enfants sont malades. Je n’ai pas d’argent pour les faire soigner.» C’est le cri de désespoir de Suavis Kwizera, une femme Mutwa du site de Zege en commune Gitega. Ses jumeaux de deux ans sont mal en point. «Mon mari m’a laissée tomber. De plus, on a refusé de soigner mes enfants parce que je n’ai pas un extrait d’acte de naissance.» Pour elle, c’est son mari qui devait chercher ce document mais comme il a pris la poudre d’escampette, Suavis Kwizera est restée les bras croisés. Aujourd’hui, cette maman ne sait plus à quel saint se vouer.
Comme le malheur ne vient jamais seul, Suavis Kwizera et ses enfants n’ont pas un toit où loger. «J’avais demandé refuge chez un ami mais il vient de me chasser. Je n’ai pas où aller.» Elle prévoit d’aller à pied en commune Nyabihanga, province Muramvya mais les autres Batwa craignent que les jumeaux ne survivent pas au voyage. «J’avais 500 Fbu, je lui ai donné 300Fbu pour qu’elle achète quelques comprimés», souligne Libérate Nzotungicimpaye, représentante des Batwa en commune Gitega.
Une habitude très répandue chez les femmes Batwa
Cette manie de ne pas enregistrer leurs enfants à l’Etat-civil est très répandue chez les femmes de l’ethnie Twa. Ce qui met en colère Libérate Nzotungicimpaye. «L’UNIPROBA ne ménage aucun effort pour le bien-être des Batwa. Mais il y a un problème sérieux avec certaines femmes Batwa.» Selon elle, certaines femmes se présentent à la commune pour enregistrer leurs enfants mais lorsqu’elles ne trouvent pas ce document le premier jour, elles n’y retournent pas le lendemain. D’autres refusent carrément d’y aller. «Elles veulent toujours qu’on y aille à leur place.»
Libérate Nzotungicimpaye souligne qu’ils font tous les jours des campagnes de sensibilisation. «Ici à Zege, les femmes ont répondu favorablement à l’appel. Mais ailleurs, il reste beaucoup à faire.» D’après elle, l’association Unissons-nous pour la Promotion des Batwa (UNIPROBA) a déjà organisé deux campagnes où 231 enfants ont été enregistrés. La représentante demande aux autres femmes Batwa de faire enregistrer leurs progénitures pour profiter des avantages que procure cette action. «Nous allons redoubler de force pour les amener à répondre à cet appel.»
Arretez d’éthniser le problème de santé car je connais bcp de familles tutsies, hutues qui ont de très sérieux problème pour se faire soigner. C’est juste la pauvreté qui guette d’ailleurs ces familles y comprises celles des Twa.