Arrêté, torturé, puis incarcéré à la prison centrale de Gitega, Edouard Nzabimana n’a pas droit d’aller se faire soigner. Par ailleurs, son dossier reste introuvable au tribunal de Grande Instance.
Une centaine de kilos de haricot, riz, farine de manioc et carton de savons, voilà ce qui a été confisqué d’Edouard Nzambimana, accusé de collecter des vivres pour les FNL aile d’Agathon Rwasa et arrêté par la police à son domicile de la colline Musenyi, commune Gitega il y a bientôt deux ans. Malgré les clameurs de son entourage qui continue d’affirmer qu’il était commerçant, l’homme croupit à la prison centrale de Gitega.
Jugé et condamné au premier degré, il a voulu intenter son procès en appel. Sauf que son dossier avait entretemps disparu au tribunal de Grande instance de Gitega !
Et comme les malheurs ne viennent jamais seuls, sa famille s’est disloquée : sa femme avec laquelle il avait deux enfants s’est remariée et sa maison n’est que ruines, les murs menaçant de s’écrouler.
Et sa santé n’est pas bonne. M. Nzambimana se plaint des douleurs, notamment au niveau de la cavité oculaire gauche où, sous la torture, l’œil a été blessé : « Depuis que je suis ici, pas de médicaments ni d’autorisation pour me faire soigner », soupire-t-il.
Selon sa tante, son emprisonnement aurait des mobiles politiques. Innocente Ntirampeba ne demande qu’une chose : que justice soit faite. « La seule faute qu’il a commise, c’est d’être membre du parti FNL et d’être un démobilisé. Sinon je ne comprends pas pourquoi son dossier aurait disparu alors qu’il était au tribunal de Grande Instance de Gitega », ajoute-t-elle.