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Gitega : des transporteurs en ont marre de payer pour des fautes imaginaires

05/05/2013 Commentaires fermés sur Gitega : des transporteurs en ont marre de payer pour des fautes imaginaires

Pour pouvoir travailler librement à Gitega, les chauffeurs des camions à benne assurent qu’ils doivent donner 5000Fbu aux agents de la Police de la protection civile, pour ne pas se voir coller des fautes imaginaires … Et ils affirment être fatigués, vraiment ! Le Commissaire régional reconnaît ces cas d’escroquerie et invite ces transporteurs à dénoncer de futures tentatives.

<doc7543|left>« En plus des documents que ces policiers inventent, ils nous exigent de charger moins alors que le carburant et les pièces de rechange coûtent plus cher, alors que les documents de voyage sont nombreux et coûteux. On dirait que nous travaillons pour les taxes et les amandes», proteste l’un des chauffeurs. Ici, nous sommes sur le parking des camions à benne où chaque matin, ces transporteurs viennent parquer leur camions en attendant des clients.
Ce matin, personne ne vient : pourtant, c’est n’est pas des briques, du moellons ou du sable qui manquent à Gitega. Mais les fournisseurs ne veulent plus louer ces bennes, car elles chargent moins de briques que les camions à carrosserie. La raison ? La police de la protection civile qui exige désormais de ne pas surcharger. Et les contrôles sont partout : celui qui se retrouve avec six rangées de briques (la limite légale pour ces camions, affirment les policiers) paie automatiquement 5.000 Fbu par tour, pour échapper à une amende incompréhensible, par ailleurs : "Ils viennent même sur les lieux de chargement et déchargement. Dans ce cas, le fournisseur et le camionneur cotisent pour le policier afin de ne pas être embêté. Les briqueteries et nos camions sont devenus rentables pour les agents : tu dois d’abord aller négocier avec eux avant de charger, sinon bonjour les problèmes", indique A.M.

Ces règlements qu’ils appliquent ne sont pas officiels

Paradoxalement, ce règlement que les agents de la police de la protection civile appliquent n’est pas connu par leurs supérieurs. Le Commissaire régional du corps a été surpris par l’information : "Je ne sais pas d’où ils tirent ce règlement. Il n’ya aucune réunion où nous aurions mentionné cela. Comment peut-on fixer le nombre de rangées à charger alors que les briques n’ont pas les mêmes dimensions, encore moins les bacs de ces camions ? C’est de la pure escroquerie. Que les transporteurs viennent à moi s’il y’a un des policiers qui récidive ! ", martèle OPP1 Roger Nahishakiye, en jurant de punir celui qui sera attrapé.

En plus des tracasseries de cette police sur les tonnages, les chauffeurs doivent {s’arranger} sur la validité des documents délivrés par les services de l’Environnement, interprétée différemment : "Le mien a été payé au mois de novembre 2012, mais ces policiers m’accusent d’utiliser un document déjà expiré. Je dois alors toujours leur donner quelques billets de mille francs burundais. Et c’est la routine", a reconnu Patrice. Pourtant, les services en charge de la délivrance du document précisent que ce document a une validité d’une année : celui qui le paie au mois de mars 2013 l’utilisera jusqu’au mois de mars de l’année 2014.

Pour le moment, le commissaire régionale de police de la protection civile promet de faire tout ce qui est dans ses pouvoirs pour arrêter cette mauvaise habitude. Ils invite ces transporteurs à venir dans une réunion qu’il compte organiser prochainement pour leur expliquer ce qu’ils doivent faire, ou pas.
Mais au fait, à quand la vulgarisation du nouveau [Code de la route->http://www.iwacu-burundi.org/IMG/pdf/code_de_la_route.pdf] ?

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