Après notre article sur le sel appelé Chumvinzuri qualifié d’impropre, le Bureau burundais de normalisation et contrôle de la qualité (BBN) a envoyé une équipe de trois inspecteurs dans les points de vente afin de faire des tests.
Depuis plus d’un mois, les habitants de la ville de Gitega s’opposent à un sel vendu. «Ce sel appelé « Chumvinzuri » contient de petits cailloux et du sable», soulignaient-ils. «Ce sel ne fond même pas. Quelques fois, il dégage des bulles lors de la cuisson.»Ils avaient demandé son retrait de tous les marchés car ils craignaient d’attraper des maladies comme la méningite.
Le BBN a alors dépêché une équipe d’inspecteurs pour relever des échantillons et faire des tests. «La mission a été organisée dans un double but. D’abord dans le cadre des activités de routine de surveillance du marché, ensuite pour tranquilliser la population de Gitega», indique le BBN dans une note envoyée au Journal Iwacu.
Selon la BBN, les trois types de sel trouvés sur les lieux sont les mêmes qui sont vendus sur tout le marché national. Il s’agit entre autres d’iodatedsaltchumvinzuri, iodated Salt Chumvisafi et iodated Salt. Le BBN précise que six échantillons ont été pris sur les différents types de sel et amenés pour des analyses physico-chimiques au laboratoire de chimie du BBN. «Après analyse des 6 échantillons récoltés dans les magasins et marchés de Gitega, un seul présente une teneur en matières insolubles supérieur à celle acceptée, selon les normes de la sous-région.»
Le BBN fait savoir qu’au mois d’août 2014, un commerçant mal intentionné a mis un produit douteux sur le marché. «Nous avons constaté que ce produit ressemblait à du sel de qualité alimentaire, avec des caractéristiques chimiques complètement différentes de celles du sel de cuisine.» D’après le BBN, les analyses ont montré que ce produit présentait une teneur en Nacl (Chlorure de sodium) largement inférieur à celle du sel, sans aucune trace d’iode. «Ce produit dégageait des bulles lors de la cuisson. Nous pensons donc que les informations données par les habitants de Gitega proviendraient du consommateur qui se serait approvisionné sur ce produit.»
Des mesures préventives sont envisagées
L’insuffisance d’iode dans le sel de cuisine est aussi dangereuse pour la santé humaine, souligne le BBN. Raison pour laquelle des mesures préventives et correctives sont envisagées. Il indique qu’elles commenceront par une réunion de sensibilisation des importateurs qui sont déjà identifiés par points d’entrée afin de s’approvisionner auprès des fournisseurs capables de donner un bon produit. Une réunion est prévue ce mois de mars.
De plus, le BBN fait savoir qu’il va établir un calendrier de surveillance du marché du sel sur une périodicité régulière en vue de gérer les importateurs suivant leur degré de fidélité à la norme Est Africaine sur le sel de qualité alimentaire. Et de conclure : «Si les résultats escomptés ne sont pas atteints, nous allons finalement exiger que ne soit mis sur le marché burundais que du sel certifié. Bien attendu le sel va revenir à un prix relativement élevé mais tout au moins on sera sûr du produit consommé.»