Une association de 16 jeunes lycéens a effectué une visite de charité dans le quartier pour femmes à la prison de Gitega en apportant un petit paquet pour les mères qui allaitent. Un geste fort aux yeux de ces condamnées.
<doc4414|left>21 juin, 10 heures du matin, des lycées regroupés au sein de l’Association des Jeunes pour Lutter contre la Fatalité des Enfants nés en Prison arrivent à la prison de Gitega. Les filles de cette association exercent dans l’univers des miss. Elles ont pris comme option d’aider les nourrissons qui ont vu le jour dans des maisons carcérales. Ces lycéens ont apporté des sacs en plastique contenant riz, savons, sucre et vêtements pour bébés.
Chacune de ces mères a reçu 2 kg, 6savons, 1kg de sel, vêtement pour bébé et une gelée hydratante pour le corps. Selon ces jeunes filles, elles n’ont pas beaucoup de recettes car elles puisent seulement dans leur argent de poche en se privant de quelques beignets. « Nous n’avons rien donné pour ne pas naître dans une prison comme ces enfants, songeons donc à leur souffrance et à leur avenir. Luttons pour l’amélioration de leurs conditions », a plaidé Gracia Nsengiyumva. Toutes les 76 condamnées ont apprécié ce geste rare, vu l’âge de ces visiteurs.
<doc4415|left>Dure, dure d’être mineure !
Spès Nduwimana, 23 ans, a un enfant de deux mois, Eto’o King Hatungimana. Condamnée pour 10 ans, elle vient de purger ses 5 premières années. C’est la deuxième fois qu’elle accouche en prison. Pour le premier enfant, elle affirme avoir un peu de chance car elle était avec le père du bébé, lui aussi prisonnier .Selon elle, sa peine lui convient mais elle demande que son bébé soit épargné : « Les conditions dans lesquelles je vis sont très déplorables. La nourriture qu’on nous donne n’est pas appropriée pour une mère qui allaite. Qu’ils prennent soins au moins de nos enfants. Dans la ration qu’ils nous donnent, qu’ils songent aussi à nos bébés qui ont besoin d’une alimentation équilibrée. » Spès Nduwimana regrette que son enfant ne soit pas encore inscrit dans la registre des naissances de l’état civil. Elle affirme avoir adressé une correspondance aux services habilités, mais qu’elle n’a pas encore eu une réponse.
La vie dans les établissements pénitentiaires est aussi dure pour les mineures. Noëlla Nsabimana est âgée de 16 ans. Elle vient de séjourner cinq mois dans la prison de Gitega sans être jugée. Elle attend encore son verdict qui d’après elle, tarde à tomber. Elle a été interpellée par la police après la mort d’un jeune scout de Gishubi au cours d’une totemisation. Elle s’inquiète pour son avenir. Elle est obligée de cohabiter avec des femmes qui ne sont pas de son âge qui plus est, peuvent lui induire dans des erreurs. Pour la chargée des affaires sociale à la prison centrale de Gitega, la place des femmes et des mineurs n’est pas dans la prison mais plutôt dans les foyers entourés par les leurs.