Des latrines modèles viennent d’être introduites pour réduire les frais médicaux et augmenter la productivité agricole. Mais elles sont chères…
<doc2824|left>Le Service technique d’assainissement de Gitega (SETAG) a initié une exposition de latrines modèles. Un premier échantillon est déjà construit au chef-lieu de la commune de Gitega. Selon les responsables de ce projet, elles sont moins profondes (aucune ne dépassant trois mètres) et faciles à vidanger (elles sont construites avec du ciment et du moellon).Elles sont aussi mieux adaptées à tous les milieux.
« D’abord, elles occupent une petite place, ensuite on n’a pas besoin de creuser une autre chaque fois que l’ancienne est pleine. Les déchets se décomposent rapidement et une fois vidangées, ils servent d’engrais pour l’agriculture » explique Lupien Macumi, chargé de la de la mobilisation et de la sensibilisation à l’hygiène et à l’assainissement.
Comme l’indique M. Macumi, ces latrines du SETAG sont plus utilitaires que les latrines traditionnelles. Elles ne demandent que de la cendre et des feuillages pour contrer le dégagement de mauvaises odeurs et accélérer la décomposition des matières fécales. « Ce sont des latrines à fosses alternées, c’est-à-dire que ces deux fosses ne sont pas utilisées toutes en même temps. Quand l’une est pleine, on se sert de l’autre qui était en réserve », poursuit Macumi.
Des latrines à crédit
Selon le chargé de sensibilisation et mobilisation à l’hygiène et assainissement, la conception de ces latrines a été longuement mûrie. Rien n’a été laissé au hasard : « Certes la facture est salée (entre 300 et 400 mille Fbu). Mais nous avons mis en place un projet d’octroi de crédits via la microfinance Mutec à tous ceux qui veulent les construire chez eux. Il reste à le médiatiser dans toute la commune », a souligné Lupien Macumi.
<doc2825|right>Pour Candide Ndimugwanko qui affirme avoir un problème de changer tous les cinq ans de latrine, le projet est louable. Mais elle ne se voit pas en train de contracter un crédit pour se payer seulement une installation de latrines : « J’étais allée voir pour choisir laquelle conviendrait bien à ma parcelle mais j’ai été découragée par le prix. Peu de gens seront capables de payer les 400 mille francs pour les construire chez eux. »
Selon d’autres habitants, le SETAG ferait plutôt mieux de vulgariser ces techniques de construction auprès des maçons qui le veulent au lieu de chercher à exécuter les commandes. « Si beaucoup de maçons savent les construire, le prix diminuera. Sinon certains tricheront et ils le feront mal », a souligné Berchmans Matore
Les cultivateurs quant à eux aimeraient avoir accès à ces méthodes qui leur permettront de se procurer du fumier. Mais le problème reste le même que pour les citadins. « Même si l’on se convenait de payer à long terme, il me serait très difficile de payer ce montant. Je continuerai à acheter l’engrais au marché, s’il le faut. Une latrine pour cette somme dépasse de loin la valeur de ma maison », s’exclame Pascal Mahwera de la colline Buduha.