Dans la ville de Gitega et ses environs, l’accès à l’énergie pour la cuisine est un casse-tête pour de nombreux ménages. Après les braseros utilisant moins de charbon, des ménages adoptent, comme alternative, des braseros qui fonctionnent avec des batteries de téléphones portables.
A Gitega, un sac moyen de charbon de bois coûte entre 18.000 et 25.000 BIF, un prix peu abordable pour pas mal de ménages surtout que la plupart des produits de première nécessité consommation comme les denrées alimentaires sont aussi chers.
Dans les quartiers comme Yoba et Magarama, des bricoleurs ont essayé plusieurs sortes de braseros pour économiser cette source d’énergie de plus en plus chère mais sans succès.
Pourtant, au milieu de cette situation de flambée des prix des produits de première nécessité, des innovations ou trouvailles commencent à émerger : un nouveau type de brasero dit ’’foyer amélioré’’. Il utilise un peu de courant électrique, de sciure de bois et de granules de charbon concassé.
Selon les utilisateurs, l’usage de ce genre de braseros pourrait être une alternative à la déforestation et à l’économie des ménages. Un des fabricants de ce type de brasero nous a confié qu’il a eu cette idée pour protéger l’environnement et gagner sa vie.
D’après lui, avec son diplôme d’électromécanicien en poche, il n’a pas pu dénicher un emploi salarié. Pendant quelques années, il réparait les postes de radio et les téléviseurs.
Parfois, il faisait le service de plomberie mais sans pour autant être satisfaits. « Il m’était impossible de joindre les deux bouts et je cherchais à sortir de ce sous-emploi. Avec les matériaux de bord, j’ai commencé à faire des essais », explique-t-il.
« J’ai pris un peu de matériels électriques et un chargeur de téléphone, pour le reste, je n’avais besoin que des tôles et un peu d’argile pour les petits braseros. Et pour les grands braseros fixes, avec 4 ou 5 foyers, il me fallait du ciment et des briques et si nécessaire des carreaux en porcelaine », déclare Térence Nduwimana. Il n’a pas voulu donner trop de détails, secret de fabrication, oblige.
« Je les construis à l’intérieur de la maison comme à l’extérieur », explique-t-il. Comme il le fait savoir, son seul problème, c’est le matériel électrique qui coûte cher. « Sinon la cuisine est facile car cela épargne des dépenses excessives avec du charbon de bois ».
Selon lui, le courant électrique à la maison n’est pas nécessaire. « La batterie de téléphone est suffisante pour faire la cuisine pendant toute une semaine », témoigne ce diplômé qui reconnaît que les clients sont trop nombreux et qu’il a dû former 15 autres jeunes du quartier pour satisfaire sa demande.
Double avantage économique et écologique
Aujourd’hui, dans beaucoup de ménages à faible revenu, le problème d’énergie pour la cuisson est devenu insurmontable. L’utilisation de ce type de brasero a un peu amélioré la vie quotidienne. En témoigne Etienne lui-même vendeur de charbon de bois au marché de Magarama.
Selon lui, il utilisait tout un sac tous les 15 jours. Ce qui lui causait souvent des querelles avec son domestique qu’il accusait de gaspillage. « Je l’ai acheté par curiosité. Je doutais comme tous les autres. Je ne comprenais pas comment on peut cuire du haricot avec les résidus ou des restes de charbon mais c’est par après que j’ai constaté que ce n’est pas du bluff ».
Pour lui, il n’a plus besoin de prendre du charbon destiné à la vente pour sa cuisine. Il ramasse les restes de charbon sur son lieu de vente et ils les utilisent pour toutes ses cuissons.
« J’ai d’abord supervisé la première utilisation et j’ai remarqué que j’avais beaucoup perdu d’argent. La seule inquiétude c’est pour les casseroles que nous utilisons car elles ne supportent pas beaucoup de chaleur et si on n’est pas prudent, c’est facile de se retrouver avec des aliments cramés car le feu est y intense », raconte-t-il.
Selon lui et d’après la plupart des utilisateurs de ce type de brasero, cette formule se présente plutôt comme une belle opportunité pour les familles pauvres qui, du reste utilisaient toujours du charbon de bois. Un kilo de haricots est cuit au bout de 40 minutes avec un kilo de déchets de charbon.
« Les déchets de charbon ou autres résidus sont plus accessibles car un sac est autour de 30.000 BIF. Mais quand tout le monde se mettra à utiliser ces braseros sans doute que le prix grimpera mais pour le moment, nous sommes des privilégiés », confirme Léopold du quartier Yoba.
Et à ce moment, les vendeurs de charbon regardent du coin de l’œil ’’ces intrus’’ car pour eux, c’est une sorte de ‘’concurrence’’ qui s’ouvre. « Ils viennent pour ramasser les déchets et nous avons de la peine à fixer le prix des restes de charbon de bois que d’habitude nous ne vendons pas », a reconnu Thérèse, une vendeuse de charbon.
Cet article porterait plus d’information si au lieu de la photo d’ « Un brasero simple en action dans une famille de Yoba. », on nous montrait aussi celle du nouveau type de brasero.
Et puis moi je voudrais savoir si le diplôme dont vous parlez est celui de technicien qui a fait l’école secondaire ou d’ingénieur qui a fait l’université.
De toute façon, le jeune homme a bien fait de mettre en application ce qu’il a appris à l’école.