Malgré l’ordonnance ministérielle du 29 /10/2001 portant registre des pesticides à usage agricole interdits au Burundi, le dichloro-diphényl-trichloréthane (DDT) est toujours utilisé par les agriculteurs de Gitega. La direction de l’Environnement indique que cet insecticide organique est très toxique. Elle appelle à une sensibilisation de la population.
« Nous l’avons toujours utilisé pour conserver nos semences. Ainsi, nous sommes sûr d’avoir des semences saines pour la saison suivante », assure Anicet Bacanamwo, tout en expliquant que c’est aussi pour se protéger contre les tentatives de manger les graines destinées à la semence.
Pour cet agriculteur de Birohe, ce pesticide n’est pas nocif car il n’est jamais tombé malade parce qu’il l’a utilisé. « Non seulement nous utilisons le DDT pour lutter contre les charançons, mais aussi il est efficace pour tuer les parasites de l’homme, des mammifères. »
Dans les services de l’environnement à l’INECN (Institut National pour l’Environnement et la Conservation de la Nature), ces pesticides sont classés parmi les POPs (Polluants Organiques Persistants), des composants chimiques à base de carbone. Selon ces sources, le DDT qui était d’usage courant dans l’agriculture résiste aux processus de dégradation biologique et à la lumière.
Ils rappellent que ces produits causent des dommages aux personnes et autres organismes vivants même à des concentrations très faibles. D’après Alfonse Polisi, directeur de l’environnement à l’INECN, ces pesticides que les agriculteurs continuent d’utiliser sont nocifs pour la santé et l’environnement. Le DDT contamine les aliments, les sols, l’atmosphère, l’eau, la flore et la faune sauvages. Ils accèdent au fœtus à travers le placenta. Pire encore, ils produisent des effets chroniques comme le cancer et les malformations des animaux et des êtres humains. « Chez les humains, les POPs peuvent être à l’origine des cancers et tumeurs de plusieurs types, des dérèglements des neuroconducteurs incluant des problèmes d’apprentissage, des problèmes reproductifs et de dysfonctionnement liés au sexe ainsi que l’augmentation de l’incidence du diabète et des autres maladies », déclare-t-il.
Et de poursuivre : « Il en est de même pour les animaux, les POPs produisent la baisse de la fertilité, le dysfonctionnement de la thyroïde et autres dérèglements du système hormonal, la féminisation des males et la masculinisation des femelles, des troubles comportementaux.»
Son élimination est délicate
Même si le DDT n’est pas vendu aujourd’hui sur les étalages comme les autres produits, il est disponible dans des stocks de certains commerçants au marché de Gitega. Il suffit de le demander à voix basse aux commerçants de la partie du marché appelée communément Kwijabe. Les vendeurs affirment qu’ils s’en procurent par fraude ou par certains employés du secteur de l’agriculture et de l’élevage qui se servent sur des stocks périmés destinés à la destruction. « Ils sont périmés pour le gouvernement, mais ils nous procurent de l’argent. Celui qui a au moins 50 kilogrammes en sait quelque chose. Le DDT est très recherché surtout pendant la saison sèche », juge un commerçant qui a requis l’anonymat.
Ces cas sont également connus par les services habilités. Ils indiquent que l’inventaire mené dans le secteur de l’agriculture a révélé que seul ce dernier dispose encore de stocks de pesticides POPs périmés, dont le DDT : « La dispersion de ces stocks en différents endroits non sécurisés peut conduire à des vols pour les utilisations à des fin agricoles exposants ainsi dangereusement la santé humaine et l’environnement si des mesures de confinement, de sécurisation et d’élimination écologiquement rationnelle ne sont pas rapidement envisagées », ont-ils averti.
Mais cette autorité de direction déplore que le Burundi seul ne soit pas capable de faire ce travail d’élimination des POPs : « Après leur collecte, il faut les confiner en un lieu sûr puis dès que possible envisager dans le cadre du projet ASP (Africa Stockpile Programme) leur élimination. »
Murabona uwomwanda?Commune irakwiye kurunddera abahakubura canke igatanga itegeko ko ataawokwanda mumwanda nk’uwo.Uwo muntu arashiraho amabido hanyu akitorera amafaranga a l’aise n’uwomwanda?Mbe mwibagira ko images ubu iyo zifashwe zikwira isi yose?
Autre chose, dire qu’il y a des agent du MINAGRIE qui participent dans le détournement des stocks périmés au profits des vendeurs véreux, je dirai que c’est une affirmation gratuite sur laquelle on ne peut pas avoir de preuve.
En plus, tout produit en poudre est toujours assimilé au DDT par ces détaillants qui ne s’y connaissent pas. Il y a vraiment besoin d’une large campagne de sensibilisation, j’insiste.
C’est un bon article. Une sensibilisation accrue s’avère nécessaire avec présentation des dégâts en images causés par ces pesticides organochlorés. La DPV, comme elle l’a toujours fait, a pris, prend et prendra le devant dans cette action libératrice du peuple.