Une grande partie de la ville de Gitega et ses environs est plongée dans le noir suite à une panne de l’un des transformateurs de la station de la Regideso. Celle-ci tranquillise la population : la solution sera prochainement trouvée.
<doc7396|right>Dans la partie dite "Industrielle" du marché central, au quartier Shatanya III, le calme est impressionnant : d‘habitude, le bruit des moulins qui tournaient 24h sur 24 en broyant du manioc ou décortiquant du riz ont cessé depuis cinq jours.
Debout devant un sac de farine de manioc rempli à moitié, Bernadette, vendeuse, montre les hangars remplis de tubercules secs jusqu’au plafond : "Depuis vendredi de la semaine passé, nous n’avons pas eu de courant électrique et les moulins ne fonctionnent pas. Ça commence à sentir le moisi, ici. Même si demain le courant est rétabli, nous nous trouverons pas de clients. La farine sera noire et elle n’est pas appréciée par la plupart des consommateurs", précise-t-elle.
Derrière la place, une rangée des maisons fermées : la place est déserte. D’habitude, c’est là où tous les vendeurs de farine de manioc dans la ville de Gitega se retrouvaient : "Nous n’avons rien à faire ici. Le seul moulin qui fonctionne se trouve à la 1ère avenue de Nyamugari. Et le propriétaire monte les prix : un kilo de manioc sec est moulu à 60Fbu, au lieu des 30Fbu habituels", raconte Bernard.
Même son de cloche chez les vendeurs de riz, car les décortiqueuses sont en arrêt : "Nous sommes ici pour faire sécher nos grains et éviter qu’ils ne soient pas atteints par l’humidité. Juste ça", explique un grossiste qui venait de refuser cinq tonnes envoyés par son fournisseur de Gisuru.
Dans les écoles à internat, la situation est intenable. Impossible, dans cette période d’examens du deuxième trimestre, de passer aux révisions pendant la soirée : "Au début, nous avons utilisé le groupe électrogène, mais le coût est trop élevé par rapport à nos finances. Il n’y a pas de budget prévu pour acheter du carburant pour toute une semaine " explique le directeur de l’école SOS de Mushasha.
La population doit patienter
Alors que la population de la ville de Gitega attribue cette coupure de courant à un échange de transformateur au profit de Ngozi pour dépanner la région nord du Burundi qui avait passé des jours sans électricité, la Regideso rejette "ces affirmations sans fondement : la panne a été causée par la foudre qui a endommagé l’un des deux transformateurs qui alimentent la ville", explique-t-on.
"Avant cet accident, la ville n’avait jamais eu de problème, sauf avec le système de délestage appliqué au niveau national. Le transformateur auquel ils font allusion a fonctionné deux mois seulement, avec une capacité nettement supérieure à celle dont Gitega a besoin" rétorque Jean-Claude Manirakiza, chef de la Regideso en région Est.
Précisant que ce matériel n’est pas disponible pour le moment à Gitega, il appelle la population à la patience jusqu’à la fin de cette semaine : "Nous l’avons déjà signalé à Bujumbura et nous avons une promesse d’avoir un nouveau transformateur d’ici là. Aujourd’hui, le seul qui reste fonctionnel est utilisé pour les stations de pompage de l’eau et éclairer une partie de la ville », a reconnu.