La construction de six silos sous la deuxième République a coûté des dizaines de millions de Fbu. Or jusqu’aujourd’hui, ils n’ont jamais fonctionné …
« Interdit d’entrer », annonce le panneau fixé sur une barrière qui empêche l’accès aux greniers de Zege, à trois kilomètres de la ville de Gitega. Construits pendant la deuxième République, ces infrastructures sont à moitié rouillées. Ils sont en aluminium, avec une hauteur de 10 mètres. Ils sont vus même au loin de la ville de Gitega. Plus de vingt ans après la construction, ces silos sont à l’abandon. Aucune graine n’y a jamais été conservée. Non loin des ces imposantes ferrailles, une bascule destinée à peser les camions et leur chargement a connu aussi le même sort. La cellule où devait se placer la personne chargée d’inscrire le tonnage à chaque passage du camion est détruite depuis longtemps. Seule une bicoque servant d’abri d’un veilleur est encore debout.
Certes, les autorités de cette époque avaient un but précis, mais celles qui les ont remplacées n’ont jamais songé à les utiliser pour le bien du pays. « Au moins s’ils les avaient privatisés comme les autres infrastructures de l’Etat à l’instar de l’ancienne Sodeco (Société de Déparchage et de Conditionnement », s’insurge un habitant du coin. Marc Habonimana, un des manœuvres qui ont installé ces silos, fait savoir qu’il avait entendu à plusieurs reprises ses chefs dire qu’ils serviront à conserver le maïs et le haricot. Et d’ajouter : « Depuis leur installation, aucun sac de grain n’y a été conservé. Je doute même que demain cette politique verra le jour. »