Vendredi 22 novembre 2024

Économie

Gitega assoiffée : les produits Brarudi sont introuvables

11/08/2022 Commentaires fermés sur Gitega assoiffée : les produits Brarudi sont introuvables
Gitega assoiffée : les produits Brarudi sont introuvables
Casiers vides d’un dépôt SSD, ce mercredi 10 août.

Après seulement quelques jours de la mesure administrative interdisant la hausse des produits Brarudi, il y a carence de boissons de cette société.

Malgré les mesures administratives stabilisant les prix, l’interdiction de vendre les boissons de la Brarudi dans les boutiques et les kiosques, l’emprisonnement et le paiement d’amendes, la mise en place des organes de surveillance des prix, ces produits manquent toujours dans les bistros, les bar-restaurants et les hôtels.
Difficile de trouver l’Amstel, la Primus encore moins les limonades dans un seul endroit. Si un bar à de la Primus, l’Amstel manquent et inversement.

Et avec cette pénurie, les prix montent et parfois avec le consentement des fidèles clients des bars. Dans différents bars, les clients ne demandent pas les prix, l’important est que cette bière soit disponible.
Là encore, les tenanciers des bistrots ne servent pas n’importe qui et n’importe comment. Malheur aux nouveaux venus qui ne sont pas accompagnés par un habitué des lieux. Il y sort sans être servi par peur qu’il n’aille le dénoncer.

« Il faut aller où tu es abonné », rigole Fulgence rencontré à Magarama. D’après lui, les clients connus sont servis les premiers et les autres n’ont qu’à attendre où boire ce qui est disponible.

Dans cette situation, le consommateur paie deux ou quatre bouteilles d’Amstel ou de Primus à la fois et cash pour se prévenir de la rupture de stock.
L’Amstel 72 cl s’achète entre 2 000 et 2 500 FBu par endroit au lieu de 1 900. Celle de 50 cl est vendue à 1 700 FBu alors que le prix officiel est fixé à 1 500 FBu.

Amstel Royale est vendue à 2 500 FBu alors qu’elle s’achetait à 2 200 francs burundais. La Primus de 72 cl qui s’achetait à 1 500 FBu coûte actuellement 1 700 jusqu’à 2 000 FBu tandis que la petite bouteille de Primus 50 cl est passée de 1 000 FBu à 1 500 FBu et la bière Nyongera se négocie à 1 300f FBu. Les limonades généralement achetées à 800 francs ont connu une hausse de 200 francs.

« A chaque fois, la Brarudi et l’administration affirment que la bière est disponible alors que la quantité offerte est minime », explique un détenteur de bistrot à Shatanya.

« Nous sommes déjà habitués à des discours, juste des mots »

D’après des habitants de la ville de Gitega interrogés, cette situation de pénurie n’est ni la première ni la dernière. C’est la vie de tous les jours. Inutile alors de faire des promesses qui ne seront pas tenues.
« S’ils disent que la pénurie est provoquée par des commerçants qui veulent spéculer, je ne l’écoute même pas parce qu’il n’est pas vrai », indique Louis de Gahera. Selon lui, vaut mieux se taire.

Les propriétaires de bars approchés expliquent que l’augmentation des prix est consécutive à la carence des produits Brarudi. Selon eux, la plupart des cas, ils sont servis 2 fois par semaine. Ce qui les oblige à utiliser tous les moyens pour que leurs bars ne ferment pas.

« Aujourd’hui, on m’a signalé que j’ai droit à 4 caisses de Primus et une seule d’Amstel. C’est insuffisant pour tenir jusqu’à 20h », déplore un des vendeurs de boisson à Magarama.
Même son de cloche chez les propriétaires des dépôts SSD. D’après eux, ils ne sont pas régulièrement servis, ce qui occasionne des ruptures de stocks et des lamentations.

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