Le drame restera ancré dans la mémoire collective. L’incendie à la prison centrale de Gitega a causé la mort de plusieurs détenus et des blessés graves. Officiellement, » 38 morts, dont 12 asphyxiés et 26 morts par brûlures profondes. 69 personnes sont blessées », a déclaré Prosper Bazombanza, vice-président de la République. Des chiffres qui ne font pas l’unanimité, une opinion évoque des centaines de morts. L’origine de l’incendie divise également : des raccordements électriques illégaux et anarchiques seraient à l’origine de l’incendie, selon la version officielle.
L’explication ne convainc pas tout le monde non plus.
Plusieurs citoyens demandent la mise en place d’une commission neutre d’enquêtes judiciaires pour établir les responsabilités. Enfin, l’ enterrement des disparus a choqué. « Les disparus méritaient un enterrement digne en présence des parents et des amis. »
Pour ma part, j’estime que pour le moment, l’heure est à l’empathie, à la compassion, l’aide aux rescapés, aux blessés et aux familles des défunts. La présence du vice-président de la République à la tête d’une délégation de quatre ministres dépêchés sur place après l’incendie a été appréciée et saluée par le public. Honneur aussi à la Croix-Rouge et le personnel de santé à Gitega qui ont également fait un travail louable. Je salue les messages de solidarité et de soutien aux familles des victimes et aux rescapés. C’est nécessaire, mais ce n’est pas suffisant.
L’incendie a détruit les pauvres effets personnels des détenus comme les matelas, les habits, les stocks de nourriture. Les prisonniers déjà précarisés sont plus démunis. « Nous n’avons plus rien, tout a disparu dans l’incendie», a déploré un prisonnier, selon les reporters d’Iwacu. Il faut que des appels à la solidarité soient partagés sur les réseaux sociaux et dans les médias pour venir en aide à ceux qui ont tout perdu. Par ailleurs, ceux qui ont survécu à l’incendie ont la tête ailleurs.
Ils sont préoccupés, traumatisés, dépassés par les événements. Ils sont encore sous le choc. Une prise en charge psychologique d’envergure pour traiter les séquelles de ce drame humain est nécessaire et urgente. Un psychiatre estime que les prisonniers sont dans le désarroi : « Ils restent avec l’idée qu’ils ne sont pas en sécurité. Il y a aussi un sentiment de sidération psychique, l’incompréhension de ce qui s’est passé, tellement l’horreur était terrible. »Quelqu’un se demandait si un deuil national n’aurait pas un effet positif sur les familles et les amis des victimes…
… »Enfin, l’ enterrement des disparus a choqué. « Les disparus méritaient un enterrement digne en présence des parents et des amis. »
On enterre une personne en catimini sans sa famille alors qu’elle en a ? Non ! Serions-nous déshumanisés à ce point ? Nitwikubite agashi tuve ibuzimu tuje ibuntu.