Il y a quelques mois, les conducteurs des taxis-motos travaillaient sans être inquiétés par certains de leurs collègues appelés communément sécurités-motards. Actuellement, ces derniers dénoncent des magouilles et corruption de la part des membres du comité mixte de la sécurité routière. L’association des motards de Gitega promet de prendre des mesures très strictes.
A partir de 20h dans la ville de Gitega, les rares motos qui restent en circulation roulent à toute allure. Les motards ont peur des membres du comité mixte de la sécurité routière qui les font souvent arrêter et saisissent leurs motos. Ils disent que leur travail est toujours semé d’embûches. « Nous pensions les avoir chassés mais ces mêmes groupes reprennent du poil de la bête. Ils nous accusent de travailler les heures interdites mais ce sont ces mêmes groupes qui violent le plus souvent ce règlement », pointe Marc. D’après ses propos, ils n’ont pas été consultés pour mettre en place ce comité chargé de faire appliquer les mesures administratives et policières de ne pas travailler au de-là de 20heures. D’après lui, ils leur demandent de l’argent ou confisquent nos motos. Pour de nombreux motards, il faut que leur association cesse d’utiliser des personnes qui se cachent derrière les règlements pour assouvir leurs intérêts personnels.
« Si réellement ils travaillent pour l’intérêt de l’association pourquoi ils nous demandent de l’argent ? », déplore Gilbert.
« Nous serons sans pitié ! »
Parmi les taxis -motards de Gitega, deux groupes n’appréhendent pas de la même façon le travail de ce comité mixte de la sécurité routière. Pour les uns, c’est un privilège qui a été accordé aux proches des dirigeants de l’Association des motards du Burundi (Amotabu). « Je pense que cet amour de ce travail est motivé par l’argent qu’ils gagnent la nuit sinon l’association ne les paie pas », a expliqué Simon tout en affirmant qu’il a déjà donné de l’argent maintes fois pour récupérer sa moto. Pour l’autre camp, ceux qui passent outre le règlement sont ces mêmes personnes qui crient aux loups alors qu’ils sont en train d’alimenter les corrompus.
« Ce sont des gens qui aiment le désordre. Au lieu d’appliquer le règlement à la lettre, ils travaillent les heures avancées sous prétexte qu’ils vont corrompre celui qui les arrêtera. Ils sont nuisibles à notre travail, que le règlement s’applique à nous tous », exhorte Karim. D’après le président de l’Amotabu-Gitega, plus question de revenir à la période où le désordre était gratuit.
« Tout le monde n’est pas irréprochable. Il peut y avoir un ou deux qui s’adonnent à la corruption et nous avons ordonné que les corrompus soient dénoncés et curieusement personne ne lève le petit doigt », regrette Sylvestre Manirambona. Il assure que le règlement est clair et simple : «Avoir deux casques et les utiliser, pas trois personnes sur une moto et ne pas travailler au-delà de 20h.»